Les deux morts au Nouveau Brunswick, causés par un empoisonnement au mono-xyde de carbone survenus à la suite de la tempête de verglas du 24 janvier, est un rappel d’une bête réalité : pour se sortir du froid et du noir, on est parfois prêt à tout. Comme rentrer son poêle de jardin à l’intérieur de la maison pour faire manger sa famille, ou allumer un réchaud au charbon pour un peu de chaleur. Ou encore, se réfugier dans l'auto qui tourne dans le garage... Parmi les 28 décès causés par la tempête de verglas historique de 1998, une douzaine de personnes ont trouvé la mort dans une intoxication au monoxyde de carbone. Chaque fois, les décès ont été reliés par à l’utilisation de gaz propane à l’intérieur du domicile, ou d'autres appareils de chauffage d'appoint dégageant du monoxyde de carbone. Le monoxyde de carbone est un gaz très toxique et presque impossible à détecter car il n’a pas d’odeur. Ce qui explique pourquoi les intoxications au gaz carbonique sont la cause d’empoissonnement mortel la plus répandue dans le monde. Au Québec, l’utilisation de chauffage d’appoint explique un bon nombre de causes d’incendies en hiver. Mais ce sont les pannes électriques dues aux chutes de précipitations verglaçantes qui font le plus de victimes. La neige, le froid et le vent ne causent pas autant de problèmes que l’accumulation de glace sur les lignes de transport électrique et les arbres. L’hiver est la saison du verglas, mais c’est aussi la saison des incendies selon le Ministère de la Sécurité Publique. Selon les chiffres du commissaire aux incendies de l’Ontario, deux fois plus d’Ontariens meurent en hiver que dans tout autre période de l’année. Plus l’hiver est froid, et plus le nombre de victimes est grand. Les hivers plus froids, comme celui de 2013-2014, le plus froid au Québec en 20 ans, sont encore plus meurtriers. On n’a qu’à penser au drame de la résidence du Havre, près de Rimouski, où 32 victimes ont perdu la vie le 30 janvier 2014. Selon les statistiques de la Sécurité Publique, il y a, au Québec, 16 incendies résidentiels par jour en janvier. En juillet, le mois le plus chaud, ce chiffre tombe à 10 par jour. Mon pays c’est l’hiver? Vous avez pas idée.
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Le récent échec du Service Météorologique d'Environnement Canada à prévoir la tempête de verglas du 24 janvier qui a frappé Montréal et le sud-ouest du Québec a suscité bien des questionnements sur la performance de cette organisation fédérale. Déjà, en 2008, le Vérificateur Général du Canada avait noté dans son rapport annuel des lacunes au niveau de la vérification des alertes et avertissements météorologiques. Le vérificateur écrivait: "... il n'existe pas de système ou de programme national de vérification." * Fermetures de bureaux et de stations météorologiques, automatisation des prévisions, coupures dans les services et les programmes de mesures de neige et d'observation d'ensoleillement, disparition de la spécificité de la région du Québec dans sa structure organisationnelle (la région du Québec a été engloutie avec la région de l'Ontario), les années Harper ont fait mal au Service Météorologique du Canada, une des plus vielles organisations du gouvernement fédéral. Mis sur pied après une série de naufrages dans les Grands Lacs dans les années 1880, aujourd'hui, le service météo du Canada n'est plus l'organisation prestigieuse qu'elle était. Même le super-ordinateur qui faisait la fierté du Ministère a passé dans la trappe. En 2011, le gouvernement Harper a retiré le super-ordinateur de la responsabilité d'Environnement Canada pour le confier à un nouveau ministère de l'informatique. Désormais, l'utilisation du temps de calcul du super-ordinateur allait être offerte aux autres ministères et agences du gouvernement. On se doute bien que cette nouvelle façon de procéder allait faire des mécontents parmi les météorologues et les chercheurs en science du climat. Ceux-ci avaient un total contrôle du super-ordinateur installé au Centre Météorologique Canadien, à Dorval, depuis les années 70! Avec le meilleur super-ordinateur du monde, les météorologues auraient-ils pu mieux prévoir le verglas? Difficile à dire après les faits. Par contre, il est plus facile de gérer à partir des estrades. Ce qui est certain est que : " Si Environnement Canada avait annoncé plus tôt que du verglas s’amenait vers Montréal, le bordel sur le réseau routier aurait facilement pu être évité", a raconté un expert au Journal de Montréal. La météo est un long fleuve loin d'être tranquille, toujours en évolution, jamais statique, chaque jour en changement. Par ailleurs, les météorologues ne peuvent pas être meilleurs que les outils qu'ils ont. Mais au delà des limites en technologie, il y a les erreurs humaines. Et si, comme on dit, l'erreur est humaine, en météo elle ne pardonne pas. Vous n'aimez pas la météo? Actionnez le météorologue Vos invités sont là. La cour déborde. Le barbecue est allumé. C'est la fête. Mais voilà que la pluie s'invite et que le party tombe à l'eau. Pourtant, la météo n'annonçait rien de tel. Vous êtes en colère et vous cherchez un coupable? Cessez de vous en prendre au ciel et poursuivez le gars ou la fille de la météo. Qui sait? Avec un peu de chance, il fera peut-être de la prison! Les cas de météorologues jetés en prison pour avoir manqué leurs prévisions sont rares. Même si cela serait le souhait de plusieurs. Ce qui est en progression par contre, ce sont les menaces et les poursuites contre les présentateurs météo ou les agences gouvernementales chargées des prévisions publiques. Les météorologues ne sont pas les seuls scientifiques à risquer la prison pour leurs pronostics qui passent «à coté». Parlez-en aux 7 sismologues italiens condamnés à 6 ans de prison en 2012 pour ne pas avoir prévu un tremblement de terre. L'affaire avait divisé la communauté scientifique. Il est impossible de prévoir un tremblement de terre. En fait, ce n'était pas pour leur incapacité à prévoir le phénomène qu'ils ont été accusés, mais pour leur imprudence. Malgré une hausse d'activités sismiques dans la région, un signe laissant craindre le pire, les scientifiques en charge avaient balayé de la main tous risques possibles, en conseillant aux habitants du coin de «boire un verre de vin pour se détendre». Quand la secousse de 7,2 sur l'échelle de Richter s'est produite au petit matin du 6 avril 2009, aucune bouteille de vin n'a pu se tenir debout et résister. Le séisme avait fait 308 victimes en détruisant la ville de L'Aquila, dans la région des Abruzzes. L'histoire d'un Monsieur Météo de la rive-sud de Montréal poursuivi en justice pour ses prévisions qui n'ont pas plu à un promoteur de course automobile a fait la machette récemment. L'affaire peut faire sourire, mais elle traduit une réalité qui prend de l'ampleur. Au Canada, les poursuites judiciaires au sujet de la météo portent surtout sur des cas de clients d'agences de voyages qui réclament des compensations pour des vacances gâchées par la pluie. Lorsque des poursuites sont intentées contre le Service météorologique du Canada ou le National Weather Service aux États-Unis, une doctrine légale entre en jeu. On l'appelle «l'immunité souveraine». En d'autres mots, «la souveraine ne peut pas mal faire» («the queen can do no wrong»). Ce principe signifie que le gouvernement ne peut pas être poursuivi sans son consentement. On peut actionner en cour le gouvernement dans plusieurs domaines. On le voit tous les jours. Mais en ce qui concerne les prévisions et bulletins météorologiques émis par la Reine, bonne chance. Autant aux États-Unis qu'au Canada, les cours de justice ont toujours refusé d'imposer aux gouvernements la pleine imputabilité pour les prévisions ratées de leurs agences météorologiques. Pourquoi? Parce que cette imputabilité, compte tenu de la science, imposerait un fardeau illimité et intolérable aux finances publiques. La seule possibilité de gagner est de démontrer qu'il y a eu négligence grave. Cette doctrine légale d'immunité ne s'applique qu'aux poursuites contre le gouvernement. Or, de plus en plus de firmes privées en météo offrent à leurs clients des prévisions taillées sur mesure pour leurs besoins. Avec la progression de ce secteur d'activités commerciales, les cours de justice risquent fort de se prononcer dans le futur sur des enjeux légaux importants qui auront de sérieuses implications sur l'imputabilité des prévisions météo vendues par des individus ou des compagnies. D'ailleurs, la jurisprudence est déjà en train de tracer la voie. On l'a vue avec la décision rendue dans le cas Brown contre The Weather Channel, aux États-Unis. En 1977, un résident de Floride parti en balade sur son embarcation croise une tempête soudaine et se noie. Il avait écouté, la veille, The Weather Channel. Aucun avertissement ou signe de mauvais temps pour le lendemain n'avait été mentionné, selon la succession de la victime. Poursuivi pour 10 millions de dollars, The Weather Channel avait gagné sa cause : la cour avait rejeté la poursuite. Le juge avait statué que les médias de communication n'ont pas d'obligations légales ou d'ententes contractuelles envers les membres du public qui écoutent leur programmation. Références :
Les urgences débordent de cas de grippe rapportent les journaux. Alors que l'an dernier, les médecins se demandaient où étaient passés les virus, cette année on passe à la caisse. Voilà le prix à payer après un hiver excessivement doux en 2015-2016. Un tout puissant effet El Nino avait contribué à garder le mercure très au-dessus des normales. Maintenant que cet effet est chose du passé, c'est un retour pénible à un hiver plus froid et plus enneigé. Quel lien y a t'il entre un hiver rigoureux et le rhume et la grippe? Un lien saisonnier bien démontré, mais encore? Plus il fait froid et plus les virus sont virulents Des recherches portant sur les facteurs de développement du virus de l'influenza lors d'épidémies en Europe ont montré une synchronisation parfaite du virus d'un pays à l'autre avec les vagues de froid. En Allemagne, en Norvège et en Suisse, dans les mois de janvier à mars, deux semaines après un influx soudain d'air très froid, le nombre de cas explose. Le même phénomène est observé au Québec: lorsque le temps est doux, la grippe et le rhume restent peu actifs. Puis, le passage de fronts arctiques déclenche des épidémies. Comme ces dernières semaines où la température fluctue beaucoup. Mais qu'est-ce qui se passe avec les virus pour être affecté ainsi par la météo? En général, le public croit que les rhumes s'attrapent en hiver parce que les gens vivent «encabanés» durant cette saison. Ils s'échangent alors leurs virus. Cette explication qu'on appelle «la théorie de la horde» est plus ou moins vraie. Avant de voir pourquoi, il faut remonter en 1923. Le ministère américain de la Santé publique investigua la prévalence, les symptômes et la sévérité du rhume dans toute la population. Pour cette recherche d'une ampleur incroyable, des milliers de militaires, d'écoliers, d'employés du gouvernement, de professeurs d'écoles et d'universités furent enrôlés dans tous les coins du pays. Les conclusions de cette méga-analyse ont confirmé le mythe à savoir que la grippe et le rhume frappent surtout en hiver, rarement en été. La période des éternuements et de la congestion commence bel et bien en septembre et se termine en avril. C'était la première fois que, dans le cadre d'une démarche scientifique, il était démontré que les gens sont physiologiquement plus susceptibles d'être touchés par le rhume et la grippe en hiver que dans toute autre saison. Mais c'est finalement une équipe de médecins de l'École médicale de l'université de Californie, dans les années 1980, qui fournit la preuve que le rhume et la grippe ne sont pas déclenchés par une poignée de main, mais plutôt par une conjugaison de facteurs. Des expériences sur des humains et des animaux enfermés dans des caissons hermétiques ont montré que, même quand ils sont encouragés à répandre leurs germes, les maladies respiratoires se produisent beaucoup plus en hiver. Bref, attraper un rhume n'est pas un événement qui arrive par hasard. Ce n'est pas l'exposition qui compte, mais la susceptibilité. Pour une grande partie de la population, l'hiver est un agent naturel de stress. Nos propres réactions au stress conditionnent notre système immunitaire et peuvent précipiter des maladies. La circulation sanguine change en hiver. Les régions périphériques sont moins irriguées et moins bien protégées contre les infections. Les régions du corps exposées à l'air froid, comme le nez et la gorge, se retrouvent exposée au virus. Arrive un coup de froid, à un moment où l'on est vulnérable, stressé, fatigué, puis bingo! le virus se développe. Puis atchoum! Avec la disparition du phénomène El Nino à l'automne 2016, et des tempèratures plus chaudes des eaux de surface des Grands Lacs et de l'Atlantique Nord, les précipitations tomberont plus sous forme solide que liquide durant l'hiver 2016-2017. Cela signifie plus de chutes de neige et de tempêtes sur le nord-est du continent. Au début janvier, les accumulations de neige tombées depuis le début de la saison équivalaient déjà ou dépassaient de 50% les valeurs totales annuelles de neige. Définitivement, l'hiver 2016-2017 sera très neigeux sur le Québec et le nord-est américain. Le Québec se trouve au carrefour de la circulation des masses d’air en Amérique du Nord. Sa position géographique en fait un passage obligé pour les cyclones et ouragans mourants qui remontent la côte est, mais aussi pour les dépressions du bassin des Grands Lacs. Les tempêtes de neige se produisent quand ces dépressions qui arrivent sur le Québec se conjuguent avec des conditions parfaites de température et d’humidité. Les quantités de neige, la force des vents, la présence de poudrerie et de verglas, tous ces éléments dépendent de la provenance de la tempête. Selon les critères, une chute de 15 cm de neige en 24 heures constitue la base d’une tempête de neige, ajoute Denis Thibodeau. «Au-delà de 25 cm, quand on arrive à des accumulations de 50 à 80 cm comme pendant la tempête du siècle, les conséquences peuvent être terribles.» Les transports s’arrêtent. Les écoles ferment. La ville est à genoux. Une tempête de neige n’affecte pas toutes les villes de la même façon. «Une chute de 15 cm à Saint-Tite ne cause pas autant de problèmes que dans une grande ville comme Montréal», souligne le spécialiste. La première tempête de neige importante de l’hiver a toujours des effets démesurés, entre autres chez les automobilistes qui ne modifient pas leurs façons de conduire. Selon les chiffres de la Société d’assurance automobile du Québec, c’est dans les mois d’octobre à décembre, alors qu’arrivent les premières chutes de neige, que le nombre de morts sur les routes est le plus élevé. Par la suite, les gens s’adaptent et le taux baisse. À QUAND DES NOMS POUR LES TEMPÊTES ? La chaîne télé The Weather Channel aux États-Unis a lancé une nouvelle mode. Des noms sont maintenant donnés aux tempêtes de neige majeures qui frappent le pays au cours de l’hiver, comme pour les ouragans. Ainsi, la tempête Jonas qui avait paralysé le Nord-Est américain en janvier 2016 avec ses 106 cm de neige était la 10e tempête qui avait eu l’honneur de recevoir un nom depuis 2013. L’initiative a connu un grand succès. Le public a embarqué et les médias en redemandent. Deux millions de personnes Pour qu’une tempête reçoive un nom, il faut que les avertissements météorologiques associés couvrent 400 000 kilomètres carrés ou deux millions de personnes. Ces dernières années, les tempêtes Snowmageddon et Snowpocalypse ont beaucoup fait parler d’elles. Même si les experts ne sont pas d’accord à 100 % avec cette mode de nommer les tempêtes de neige, il faut reconnaître qu’il est plus facile de se rappeler le Grand Verglas que la «tempête de précipitations verglaçantes extrême de janvier 1998 sur la vallée du Saint-Laurent». À quand des noms pour les tempêtes de neige au Québec? Environnement Canada n’a pas de plan en ce sens, nous dit-on. Dommage. Les tempêtes de neige auraient été plus sympathiques à subir. On imagine les titres. La tempête Rambo menace le Québec. |