
Selon les statistiques de l'Institut National de Santé publique du Québec pour les années 2000 à 2010, le mois de février était le mois de l'année comptant le moins de suicides par rapport aux autres mois. Or, c'est février qu'on a choisi pour tenir la semaine de prévention du suicide. Pourquoi ce choix? Selon les intervenants du milieu, beaucoup de suicides sont reliés aux relations amoureuses. Et comme février est le mois de la Saint-Valentin, et que l'hiver est une bonne saison pour les campagnes de charité publique, les organismes ont choisi de mener la semaine de sensibilisation en février.
En général, la période de l’année où la luminosité augmente le plus correspond aux mois où les suicides sont en progression. Au Québec, c'est habituellement en mai que l'on enregistre plus de suicides.
La prévalence des suicides aux printemps est un phénomène contre-intuitif. Après de longs mois d’hiver, le retour du soleil inviterait plutôt à l’allégresse et non au désespoir. Le printemps est souvent appelé la «saison du suicide» pour cette raison.
Les recherches sur le sujet nous apprennent que le suicide n’est pas un phénomène imprévisible, déconnecté du quotidien. En fait, le suicide suit un cycle. Les gens se suicident rarement le soir, et encore moins la nuit. Les suicides se commettent surtout le jour, davantage à des heures et des temps de l’année qui correspondent aux débuts de cycles d’activités humaines.
Bien entendu, la météo n’a pas le pouvoir de provoquer des suicides. C’est la réaction physiologique du corps aux changements météorologiques qui est en cause, plus précisément les modifications dans la radiation solaire lors des changements de saison.
Chez les gens vulnérables, le printemps peut mener à un plus grand risque de tendances suicidaires, alors que chez d’autres personnes, ce sera en automne. C’est le cas avec deux maladies du cerveau étroitement associées aux idées suicidaires : les psychoses maniaco-dépressives et la schizophrénie. Ces deux maladies mentales ont été maintes fois associées à des changements de température et d’ensoleillement dans plusieurs recherches médicales.