![]() Maintenant que la vague de chaleur anormale qui a touché le Québec en septembre est terminée, on peut enfin souffler et ranger ses gants de boxe. Car oui, le temps chaud a le don de nous rendre agressif. Des petites agressions de la vie de tous les jours à l'instabilité politique à grande échelle, la relation de causalité entre les températures extrêmes et les conflits humains a été établie dans de nombreuses études rigoureuses. La conclusion est toujours la même : plus la température s'élève et plus les esprits s'échauffent. La chaleur ne fait pas que saper notre vitalité physique. Elle affecte nos habiletés mentales, notre jugement moral, et fait augmenter l’impulsivité et l’agressivité. Le réchauffement climatique a donné l’impulsion à de nombreuses recherches sur les effets des extrêmes météorologiques sur l’humain. Certaines de ces recherches ont permis des avancées permettant de mieux comprendre les mécanismes qui poussent au conflit, au crime à la violence. Ainsi, on a prouvé de façon convaincante que les taux de crimes violents sont plus élevés durant, non seulement les mois les plus chauds de l’année, mais aussi durant les jours plus chauds et les années plus chaudes que la moyenne. Pendant l’été 1988, par exemple, une vague de chaleur à New York a fait grimper le taux d’homicide de 75%. Ces résultats entre la chaleur urbaine et les montées de violence sont observés partout dans le monde, en Asie comme en Amérique, même en tenant compte de la pauvreté et d’autres variables comme les changements démographiques. La chaleur a une façon bien à elle de vous faire perdre la tête. Même en vous tenant loin des émeutes et des homicides, les températures élevées ont le pouvoir d’attiser les émotions refoulées, parfois jusqu’à l’éruption. Il n’y a pas d’endroits où une telle vérité n’est plus vraie que dans un embouteillage. Deux psychologues américains ont conçu récemment une petite expérience qui en dit beaucoup sur le manque de patience des automobilistes en fonction de la température. Ils restaient immobiles devant un feux de circulation qui tournait au vert et compilait le temps pris par les automobilistes derrière eux avant de klaxonner. Les chercheurs ont trouvé une relation linéaire directe entre la température extérieure et l'intensité des klaxons. Heureusement, la plupart des voitures vendues aujourd’hui en Amérique du Nord sont climatisées. Ce n’est pas le cas en Europe. En Angleterre, par exemple, seulement 10% des voitures sont munies de la climatisation. Malheureusement pour les Britanniques, 100% des voitures sont équipées de klaxons…
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![]() Tout le monde se plaint de la météo mais personne n'y fait rien, disait le grand auteur américain Mark Twain. De son côté, l'inventeur du paratonnerre, Benjamin Franklin, aimait répéter que deux choses sont inévitables dans la vie : les taxes et la mort. S'il vivait aujourd'hui, Franklin rajouterait probablement la météo à sa liste. Non seulement devons-nous faire face aux caprices du ciel tous les jours, mais encore, tous les jours, dans notre quotidien autour de nous, au boulot, devant la télé ou dans sa voiture, l’information météo est omni-présente. C’est l’enfant chéri des médias et des blogues! Impossible d'échapper au sujet de conversation le plus populaire du monde après le sexe. Au-delà des impacts habituels de la météo dans nos vies, se cache une influence encore plus subtile du fond de l’air sur les gens. Les humains sont comme des poissons qui vivent au fond d'un océan d'air de 800 kilomètres de profondeur. Et quand des vagues s'agitent sur cet océan, nous en ressentons immédiatement les effets. Des effets de tout ordre : physique, physiologique et psychologique. Ce n'est pas de la dernière pluie que l'homme s'intéresse aux relations entre la santé, les humeurs et le temps qu’il fait. Hippocrate, le père de la médecine lui-même, était passionné par le sujet. Hippocrate a été le premier à consigner ses observations des effets du vent sur les hommes. Il faisait même du climat d’une cité le premier savoir que les nouveaux médecins devaient rechercher pour bien soigner la population locale. Aujourd'hui, 2400 ans après Hippocrate, la biométéorologie est en train de faire sa place au soleil. L'étude des relations entre l'humain et son environnement atmosphérique est une science nouvelle et ancienne, fondée pour les uns, controversées pour les autres, mais qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets. De nos jours, la plupart des gens estime que la météo influence leur santé. À commencer par votre grand-mère qui souffre d'arthrite. Véritable baromètre humain, elle peut prévoir l'imminence de mauvais temps par l'aggravation de ses douleurs. Ou, peut-être, avez-vous dans la famille une personne qui souffre d'asthme, de diabète, de maladies de la peau, de troubles cardiaques ou de problèmes psychiatriques? La liste de maladies déclenchées ou aggravées par les conditions météorologiques remplit des livres de médecine. Plus de deux personnes sur trois sont sensibles aux changements des conditions ambiantes. En plus de gêner la circulation sur nos routes, voilà que des preuves s'accumulent sur le pouvoir de la météo de nuire à d'autres systèmes de circulations, bien humains ceux-là: nos systèmes neurologiques, endocriniens, cardiaque, respiratoire et musculo-squelettique. |
![]() Auteur du blogueGilles Brien Archives
Mai 2022
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