Les Baromètres humains
      ... comment la météo vous influence
  • Les baromètres humains
  • À propos
  • Revue de presse
  • Contact
  • Liens utiles

Derrière la grippe si peu active cette année: la météo

1/24/2016

0 Commentaires

 
Photo
Les médias rapportaient récemment que la grippe frappe beaucoup moins cet hiver comparé à l'an dernier. Bien entendu, l'hiver est jeune, mais n'empêche. Que se passe-t-il avec le virus cette année? Or, la réponse est simple. Les mois de septembre, octobre, novembre et décembre ont été les plus chauds jamais relevés dans l'histoire du monde. Au Québec, le mois de septembre a été le plus chaud depuis que des données d'observations ont débuté à l'aéroport Dorval il y a 75 ans. Or, le rhume est une infection des voies respiratoires qui fluctue beaucoup avec les écarts de température. Plus il fait froid et plus le virus est virulent.

Des recherches portant sur les facteurs de développement du virus de l'influenza lors d'épidémies en Europe sur des périodes très longues ont montré une synchronisation parfaite du virus d'un pays à l'autre avec les vagues de froid. En Allemagne, en Norvège et en Suisse, dans les mois de janvier à mars, deux semaines après un influx soudain d'air très froid, le nombre de cas explose chaque fois. Le même phénomène est observé au Québec: lorsque le temps est doux, la grippe et le rhume restent peu actifs. Puis, le passage de fronts arctiques déclenche des épidémies. Mais qu'est-ce qui se passe avec les virus pour être affectés ainsi par la météo?

Le public croit généralement que les rhumes s'attrapent en hiver parce que les gens vivent «encabanés» durant cette saison. Ils s'échangent alors leurs virus. Cette explication qu'on appelle «la théorie de la horde» est plus ou moins vraie. Avant de voir pourquoi, il faut remonter loin en arrière, en 1923. Le ministère américain de la Santé publique investigua la prévalence, les symptômes et la sévérité du rhume commun dans toute la population. Pour cette recherche d'une ampleur incroyable, des milliers de militaires, d'écoliers, d'employés du gouvernement, de professeurs d'écoles et d'universités furent enrôlés dans tous les coins du pays.

Les conclusions de cette méga-analyse ont confirmé le mythe à savoir que la grippe et le rhume frappent surtout en hiver, rarement en été. La période des éternuements et de la congestion commence bel et bien en septembre et se termine en avril. C'était la première fois que, dans le cadre d'une démarche scientifique, il était démontré que les gens sont physiologiquement plus susceptibles d'être touchés par le rhume et la grippe en hiver que dans toute autre saison.

Mais c'est finalement une équipe de médecins de l'École médicale de l'université de Californie, dans les années 1980, qui fournit la preuve que le rhume et la grippe ne sont pas déclenchés par une poignée de main, mais plutôt par une conjugaison de facteurs.

Des expériences sur des humains et des animaux enfermés dans des caissons hermétiques ont montré que, même quand ils sont encouragés à répandre leurs germes, en été comme en hiver, les maladies respiratoires se produisent beaucoup plus en hiver. Bref, attraper un rhume n'est pas un événement qui arrive par hasard. Ce n'est pas l'exposition qui compte, mais la susceptibilité.

Pour une grande partie de la population, l'hiver est un agent naturel de stress. Nos propres réactions au stress conditionnent notre système immunitaire et peuvent précipiter des maladies. La circulation sanguine change aussi en hiver. Les régions périphériques sont moins irriguées. Or, moins de circulation sanguine signifie moins de cellules infirmières, les leucocytes, à des endroits névralgiques. Les régions du corps exposées à l'air froid, comme le nez et la gorge, se retrouvent moins bien protégées contre le virus. Arrive un coup de froid, à un moment où l'on est plus vulnérable, stressé, fatigué, puis bingo! le virus se développe.

Pour s'en prémunir, il suffit d'être plus vigilants aux signes de contagion dans les périodes de grands froids. Surtout lorsque c'est le temps de fraterniser. Un autre truc efficace et méconnu: garder toujours l'humidité relative à la maison à 50%. Les germes et les bactéries sont plus virulents dans l'air très sec comme dans l'air très humide. L'idéal est de viser le milieu, à 50 % d'humidité relative.


0 Commentaires



Laisser une réponse.

    Les baromètres humains
    Photo
    Disponible chez
    Les Éditions Québec-Livres
    

    Auteur du blogue

    Gilles Brien
    Météorologue spécialisé en bio-météorologie, auteur et conférencier, ex-présidnet de l'association professionnelle des météorologistes du Québec. 
    Collaborateur à TVA/LCN et à COGECO.

    Archives

    Avril 2021
    Mars 2021
    Février 2021
    Novembre 2020
    Septembre 2020
    Juin 2020
    Mai 2020
    Avril 2020
    Mars 2020
    Février 2020
    Novembre 2019
    Octobre 2019
    Mai 2019
    Mars 2018
    Février 2018
    Décembre 2017
    Novembre 2017
    Septembre 2017
    Août 2017
    Juillet 2017
    Juin 2017
    Mai 2017
    Avril 2017
    Mars 2017
    Février 2017
    Janvier 2017
    Décembre 2016
    Novembre 2016
    Octobre 2016
    Septembre 2016
    Août 2016
    Juillet 2016
    Juin 2016
    Mai 2016
    Avril 2016
    Mars 2016
    Février 2016
    Janvier 2016
    Décembre 2015
    Novembre 2015
    Octobre 2015
    Septembre 2015
    Août 2015

    Catégories

    Tout
    Accident Automobile
    Alcool
    Alimentaiton
    Alimentation
    Aperçu Hiver 2016-2017
    Auteurs
    Automne 2016
    Avril
    Boulimie
    Cancer
    Cardiaque
    Chaleur Et Violence
    Chaleur Humaine
    Changement Climatique
    Chaussée
    Chine
    Cigarettes
    Climatothérapie
    Coeru
    Commentateurs Sportifs
    Concentration
    Couple
    Crue De Paris
    Crythérapie
    Déluge Du Saguenay
    Dieu
    Élection
    été 2016
    été 2016
    Femmes Enceintes
    Feux De Forets
    Fidélité
    Fièvre Du Printemps
    Floride
    Froid
    Glace Noire
    Grand Prix Formule 1
    Grand Verglas
    Grippe
    Histoire Militaire
    Hiver
    Hiver 2015-2016
    Impact Météo
    Incendie Forestier
    Le Québec De 2050
    Médicaments
    Mois De Naissance
    Mom Boucher
    Monoxyde De Carbone
    Naissance
    Nazis
    Nicotine
    Obésité
    Organes
    Ouragan Matthew
    Particules Fines
    Père Noël
    Plasma Sanguin
    Pleine Lune
    Pollution
    Prévisions Manquées
    Prévisions Saisonnières
    Printemps 2017
    Rage Au Volant
    Réchaufemment Climatique
    Réchauffement Global
    Règle De Bergmann
    Retombées Psychologiques
    Salon Du Livre Du Saguenay
    Santé
    Seconde Guerre Mondiale
    Séduction
    Sexisme
    Smog
    Snowbird
    Suicide
    Terrorisme
    Thèmes Du Livre
    Thermomètre
    Tuerie
    Vents
    Verglas
    Vie Amoureuse
    Vie Sentimentale
    Violence
    Violence Et Froid
    Zoologie

    Flux RSS

Propulsé par Créez votre propre site Web unique avec des modèles personnalisables.