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Comment la météo vous influence

La météo le jour du vote: une danse de la pluie pour Harper?

10/10/2015

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Il tombe sous le sens que le taux de participation aux élections dépend des conditions météorologiques le jour du scrutin. Si la météo ne coopère pas, le transport des personnes est affecté. La bonne question à se poser est de savoir dans quelles proportions exactement la météo influence la sortie du vote. La question n’est pas banale. Quand les partis sont nez-à-nez, la météo est suffisante pour faire pencher la balance d’un bord plutôt que l’autre. Parlez-en à Al Gore, le candidat à la présidence des États-Unis qui a perdu ses élections à cause de la pluie aux mains de George Bush.

 Les élections présidentielles américaines de 2000 sont passées à l’histoire. Les supporters de Gore avaient accusé Bush d’avoir volé la Maison Blanche. Lors du vote, tout s’est joué en Floride. Si Al Gore avait remporté cet État, la présidence lui était assurée. Or, il a plu beaucoup le jour de l’élection sur tout le nord de la Floride. Ces précipitations ont joué contre les démocrates en diminuant la participation électorale de la classe moyenne et des bas salariés, des électeurs dont le vote est acquis généralement aux démocrates. George Bush a été élu président. L’année suivante, les États-Unis se sont lancés dans une suite de guerres aussi désastreuses que coûteuses au nom de la sécurité nationale. Si Al Gore aurait été au pouvoir, aurait-il réagi de la même manière? Impossible à savoir. Mais ce qui fait réfléchir, c’est de réaliser comment la météo du jour dans un endroit quelconque peut influencer le sort du monde...

Pour beaucoup de travailleurs à faible revenu, qui ont parfois deux emplois, il est difficile de se libérer du boulot pour aller exercer son droit de vote. Les patrons ne sont pas tous accommodants. Il faut faire la file pour prendre l’autobus ou le métro, puis ensuite faire la file pour voter. Si en plus, il fait froid, s'il pleut à boire debout ou s'il fait tempête, s’absenter du travail pour aller voter devient moins tentant. Si vous êtes une personne âgée en perte de mobilité, ou une femme qui s’occupe d’enfants ou de personnes handicapées, c’est pire. En général, ces circonstances favorisent le vote d’électeurs de statut socio-économique plus élevé, ceux qui peuvent plus facilement se libérer du travail, ou qui sont plus mobiles car ils possèdent un véhicule ou deux. Traditionellement, ces électeurs votent plus à droite. Cet effet de la météo sur un électeur est très faible. Mais quand les électeurs sont des millions à voter le même jour, l’effet est mesurable. Aux États-Unis, pour chaque pouce de pluie (25 mm) qui tombe le jour de l’élection, le taux de participation tombe de 1%. Si c’est un pouce de neige, le taux descend de 5%. Le facteur météo commence à peser lourd. Mais il n’y a pas que la météo qui peut nuire à la participation électorale. Un bon match à la télé, par exemple. Ou un téléroman populaire. Mais le facteur le plus dominant et le plus universel est… la météo.

En Espagne, en Hollande et en Angleterre, il a été démontré que la pluie réduit la participation électorale. En Angleterre, la pluie a une influence très subtile. Ainsi, une coutume veut que la pluie dans la soirée de l’élection soit toujours considérée comme un désavantage pour le parti des travaillistes, le Labour. Leurs sympathisants ont tendance à se rendre aux urnes entre l'heure du thé, au milieu d’après-midi, et à l’heure de fermeture des bureaux de vote en soirée. Pour leur part, les électeurs à la retraite, des gens qui ont tendance à voter conservateur, votent le matin. De la pluie prévue pour le soir du vote est donc un mauvais présage pour la gauche Anglaise.
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La météo affecte aussi les électeurs au niveau émotif. Très peu d’études ont étudié cet aspect. Certaines recherches suggèrent que la météo affecte les humeurs, et du coup, les comportements. Des expérimentations ont même conclu que le mauvais temps semble induire une aversion pour le risque, alors que le beau temps aurait un effet contraire. Sur la base de ces conclusions, le parti Québécois devrait peut-être revoir sa liste de conditions gagnantes pour y rajouter la présence de beau temps le jour du référendum. De son coté, le premier Ministre Harper aurait peut-être intérêt à utiliser les derniers jours de campagne pour apprendre une pratique autochtone aussi ancienne que l’art de la politique s’il veut gagner ses élections : la danse de la pluie!


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