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Le mois d'avril lance la "killing season"

4/22/2020

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​Pour les experts qui étudient les tueries de masse (mass murders) et les attaques terroristes, le mois d'avril a triste réputation. C'est un mois où les évènements du genre semblent augmenter si l'on se fie aux statistiques. Les Américains ont même une expression : avril ouvre la «killing season». C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'une milice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gouvernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tuerie de Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathon de Boston? En avril. Le carnage de Waco? Virginia Tech? En avril. Et voilà que la plus meurtrière des tueries de masse au Canada vient de se produire en Nouvelle-Écosse, un 18 avril...

Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour inciter autant à la violence? La question n'est pas anodine. C'est même d'une grande importance pour les autorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détection de «patterns» est actuellement la plus grande des préoccupations. Y aurait-il un pattern saisonnier dans les actes de violence? 

La recherche dans le domaine semble indiquer que les attaques terroristes, tout comme les tueries de masse, démontrent des aspects saisonniers. Les terroristes ou les tireurs fous aiment bien faire un maximum de victimes. Ils vont donc frapper davantage à certains moments de l'année, du mois, ou du jour, sachant qu'il y aura plus de morts, ou que leur geste aura plus de visibilité. Dans certaines régions du monde, le terrorisme se calme en hiver puis augmente au printemps, comme au Pakistan. Aux États-Unis, les tueries sur les lieux de travail semblent suivre un rythme annuel dicté par le Soleil. 

Malheureusement, les statistiques sont difficiles à interpréter puisque la définition même d'un acte terroriste ou d'une tuerie de masse n'est pas simple. Des chercheurs en neuropsychologie de l'Université de Pennsylvanie se sont attaqués à la question. En excluant les actes terroristes islamistes, ils ont analysé 273 cas de tueries de masse qui se sont produits dans le monde de 1996 à 2013. Première conclusion: malgré une certaine perception populaire, le nombre de tueries par année est en baisse depuis 1996.  Alors qu'il y en avait plus d'une vingtaine par an avant 2000, on en compte deux fois moins. 

Deuxième conclusion : le temps de l'année où le nombre de tueries est le plus grand est... mars-avril, soit 57 cas sur 273. Le nombre de tueries est plus grand au printemps avec 27,8 %. L'été suit avec 26,3 %, puis l'automne (23,8 %) et l'hiver (22,1 %). 

Beaucoup de raisons ont été avancées pour expliquer la hausse des tueries en avril. Des raisons sociales, culturelles, religieuses. Même l'anniversaire d'Hitler (un 20 avril) a été pointé du doigt comme un motif probable pour déclencher ces excès meurtriers. 
Les raisons physiologiques et psychologiques sont encore méconnues. On suspecte un débalancement hormonal lié à un déficit de sérotonine causé par l'ensoleillement qui augmente beaucoup en mars-avril. Les températures chaudes, qui se pointent en avril, affectent l'oxygénation et dégradent la qualité du système nerveux. 


Dans les pays aux hivers froids et neigeux, comme le Canada et les États-Unis, la «killing season» débute habituellement après l'équinoxe du printemps, soit vers le 21 mars et se termine en septembre. 


Références :  Canadian Journal of Psychiatry 2003; 48: 624-627
Bowers, Thomas G., Harrison, Marissa A., Holmes, Eric. (2014, mai). 
Mass Murder: Assessing Psychogenic Influences and Season Effects. Association for Psychological

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