Les Baromètres humains
      ... comment la météo vous influence
  • Les baromètres humains
  • À propos
  • Revue de presse
  • Contact
  • Liens utiles

Les Baromètres humains
Comment la météo vous influence

Les terroristes aussi aiment le beau temps

3/27/2017

0 Commentaires

 
Photo
Le mardi, 11 septembre 2001, le temps était beau et le ciel était dégagé sur tout l’est des États-Unis. Ces simples mots sans prétention servent de point de départ au rapport officiel de la Commission américaine sur les attentats terroristes du 11 septembre 2001.
 
L’attentat avait tué 3 000 personnes. Les terroristes avaient détourné quatre avions de ligne pour les utiliser comme des missiles contre des cibles au sol. Si les conditions météorologiques avaient été pluvieuses, avec une mauvaise visibilité et un plafond nuageux plus bas, il est fort probable que les terroristes apprentis-pilotes auraient manqué leur objectif, selon des experts du milieu aéronautique. Une immense zone de haute pression générait des conditions splendides de Montréal à Miami ce jour-là.
 
Est-ce que le fait que le ciel était dégagé ait été un facteur dans la décision des pirates de l'air de frapper ce jour-là? Ces conditions atmosphériques les ont certainement aidés à naviguer et à trouver leurs cibles. Bien que plusieurs aient suivi des cours de formation de pilotes aux États-Unis, aucun des pirates de l'air n'étant un pilote professionnel. «Pour ceux qui se dirigent vers un aéroport, peut-on lire dans le rapport de la Commission du 11 septembre, les conditions météorologiques n'auraient pas été meilleures pour un voyage agréable ».

Dans leurs recherches d’indices qui pourraient signaler l’imminence d’actes terroristes, les agences de sécurité nationale comme le FBI ont regardé aussi du côté des saisons et de la météo. En se penchant sur les statistiques, des chercheurs ont même découvert qu’il n’y a pas que les terroristes qui sortent de leur placard au printemps. Les tueurs de masse aussi.
 
Pour les experts qui étudient les tueries de masse (mass murders) et les attaques terroristes, le mois d'avril qui va commencé a triste réputation. C'est un mois où les évènements du genre semblent augmenter si l'on se fie aux statistiques. Les Américains ont une expression pour ce temps de l'année. Le mois d’avril ouvre la «killing season».
 
C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'une milice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gouvernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tuerie de Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathon de Boston? En avril. Le carnage de Waco? Virginia Tech? En avril.
 
Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour inciter autant à la violence? La question n'est pas anodine. C'est même d'une grande importance pour les autorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détection de «patterns» est actuellement la plus grande des préoccupations.
 
La recherche dans le domaine semble indiquer que les attaques terroristes, tout comme les tueries de masse, ont des aspects saisonniers.
 
Les terroristes ou les tireurs fous aiment bien faire un maximum de victimes. Ils vont donc frapper davantage à certains moments de l'année, du mois, ou du jour. Dans certaines régions du monde, le terrorisme se calme en hiver puis augmente au printemps, comme au Pakistan. Aux États-Unis, les tueries sur les lieux de travail ou ailleurs semblent suivre un rythme annuel dicté par le Soleil.
 
Malheureusement, les statistiques sont difficiles à interpréter puisque la définition même d'un acte terroriste ou d'une tuerie de masse n'est pas évidente à faire. Des chercheurs en neuropsychologie de l'Université de Pennsylvanie se sont récemment attaqués à la question. En excluant les actes terroristes islamistes, ils ont analysé 273 cas de tueries de masse qui se sont produits dans le monde de 1996 à 2013.
 
Première conclusion étonnante : malgré une certaine perception populaire, il y a une baisse marquée du nombre de tueries par année depuis 1996. Alors qu'il y en avait plus d'une vingtaine par an avant 2000, on en compte maintenant deux fois moins depuis le début des années 2010.
 
Deuxième conclusion : le temps de l'année où le nombre de tueries est le plus grand est... mars-avril, soit 57 cas sur 273. Le nombre de tueries est plus grand au printemps avec 27,8 %. L'été suit avec 26,3 %, puis l'automne (23,8 %) et l'hiver (22,1 %).
 
Beaucoup de raisons ont été avancées pour expliquer la hausse des tueries en avril. Des raisons sociales, culturelles, religieuses. Même l'anniversaire d'Hitler (un 20 avril) a été pointé du doigt comme un motif probable. Or, l'explication est simple. C'est l'action du Soleil. Ou si vous préférez, le passage des saisons.
 
De nombreuses études ont confirmé ces dernières années que les meurtres et les crimes violents se produisent plus souvent certains mois que d'autres. Ces résultats sont observés partout dans le monde, même en tenant compte de la pauvreté et des facteurs démographiques. Les raisons physiologiques et psychologiques sont encore méconnues. On suspecte un débalancement hormonal lié à un déficit de sérotonine causé par l'ensoleillement qui augmente beaucoup en mars-avril. Les températures chaudes, qui se pointent en avril, affectent l'oxygénation et dégradent la qualité du système nerveux.
 
Dans les pays aux hivers froids et neigeux, comme le Canada et les États-Unis, la «killing season» débute habituellement après l'équinoxe du printemps, soit vers le 21 mars. La violence augmente alors en flèche.
 
Heureusement, il a fait plutôt froid au Québec ces derniers temps. Les Dexter et autres tueurs en série se sont tenus tranquilles. Fiou. On a eu chaud!

 
Références : Canadian Journal of Psychiatry 2003; 48: 624-627
Bowers, Thomas G., Harrison, Marissa A., Holmes, Eric. (2014, mai). Mass Murder: Assessing Psychogenic Influences and Season Effects. Association for Psychological Science (APS).

0 Commentaires



Laisser un réponse.

    Flux RSS

Propulsé par Créez votre propre site Web à l'aide de modèles personnalisables.
  • Les baromètres humains
  • À propos
  • Revue de presse
  • Contact
  • Liens utiles