![]() Ça y est, l’avion décolle, les vacances démarrent. Vous avez votre passeport, votre brosse à dents. Vous n’avez rien oublié. Vous avez même mangé avant le départ. Mais voilà, aussitôt que l’avion atteint sa vitesse de croisière, vous avez des ennuis : des ballonnements désagréables. Vous voilà victime des changements de pression en avion. La seule façon de soulager ces problèmes embarrassants engendrés par de l’air emprisonné dans votre système digestif passe par des éructations ou des flatulences. Le hic, c’est que les deux solutions sont toujours un peu gênantes. Si ce n’est pas le cas pour vous, ça peut l’être pour le siège voisin. Parlez-en à la centaine de passagers d’un avion d’American Airlines qui a été obligé de se poser d’urgence, en 2006, lorsqu’une passagère a été victime de flatulences en série. Les recherches menées par l'Académie nationale des sciences aux États-Unis ont conclu que les changements de pression dans un avion sont sans danger pour les passagers en bonne santé. Or, 40 % de la population nord américaine est diagnostiquée pour un trouble de santé. Au Québec, une personne sur deux souffre d’une maladie chronique.[1] Si vous souffrez d'une maladie pulmonaire obstructive, d’une infection respiratoire, de problèmes de sinus, ou encore, d’affections cardiovasculaires, il est conseillé d’en parler avec un médecin avant de prendre l’avion. Quant aux problèmes digestifs causés par les changements de pression subis en avion, on peut toujours se préparer en choisissant mieux ses repas avant de s’embarquer. Et aussi ce que l’on va consommer – ou pas – durant le vol. Dans un avion, l’air est pressurisé à une valeur entre 85 et 90 kilopascals, soit la pression atmosphérique à environ 6 000 pieds (2000 m). Quand l’avion atteint son altitude de vol, à plus de 30 000 pieds (10 000 m), l’air trappé dans le tube gastro-intestinal se dilate, selon un principe bien connu en météorologie, la loi de Boyle. L’expansion de cet air dans le corps peut alors atteindre 30 %. Pour réduire les ballonnements, on évitera certains aliments qui contiennent plus d’air que d’autres. D’autres types de nourriture sont aussi à fuir si vous souhaitez un vol paisible. Gare aux fruits et légumes, au gras et aux fèves au lard! Parmi les aliments qu’il serait préférable de s’abstenir de consommer avant, ou pendant un vol, évitez les pommes, le chou-fleur et le brocoli, et bien entendu, les fèves au lard. Les fruits très fibreux ne sont pas faciles à digérer non plus. Et ils contiennent beaucoup d’air. Surtout le melon. La gomme est aussi quelque chose qui ne devrait pas être trop consommé en avion. Quand on mâche de la gomme, on avale beaucoup d’air. Ces bulles d’air vont peu à peu s’expandre dans l’estomac à mesure que l’avion prend de l’altitude. Sans compter que le sucre de la gomme risque de vous amener au petit coin plus souvent, ce qui est à éviter en avion. La caféine est aussi un breuvage dont on devrait s’abstenir en vol. Pas seulement parce que le café stimule la vessie, mais parce que le café – comme l’alcool – déshydrate beaucoup le corps. Or, dans un avion, l’air est horriblement sec. Il n’est pas rare de trouver dans les avions commerciaux des taux d’humidité relative de 6 %. En comparaison, l’humidité relative dans le désert du Sahara est de 27 %. Mais il n’y a pas que les problèmes de sécheresse et de digestion qui menacent les passagers en vol. Le sens du goût et l’odorat sont très affectés dans un avion. Pourquoi le sens du goût est influencé en avion? Dans un avion qui vole à 35 000 pieds, certains aliments ne goûtent plus la même chose. La sensibilité de nos papilles gustatives aux aliments salés et sucrés est réduite de 30 %, selon une étude menée par la compagnie aérienne Lufthansa en 2010. Pourquoi? Les raisons sont multiples. La sècheresse de l’air met à mal nos muqueuses nasales. Et c’est souvent avec le nez qu’on «goutte» plutôt qu’avec la langue. La pression plus basse affecte notre métabolisme. Le bruit très élevé dans un avion (85 décibels) est aussi un facteur. C’est l’équivalent du bruit engendré par la circulation automobile dans le trafic avec klaxons et tout. Même le champagne ne goutte pas la même chose dans un avion. En effet, les nez fins sont nombreux à remarquer que le champagne semble toujours avoir un goût plus riche quand on le déguste à 35 000 pieds comparé au plancher des vaches. Son goût est plus fin, plus complexe et plus agréable. Légende urbaine ou fait véridique? Difficile à savoir. Faudrait demander à Céline ou Bonno. [1] Personne au dessus de 12 ans, bilan de santé de la population INSPQ 2013
0 Commentaires
![]() Tempêtes de neige, verglas, tornades, blizzards, les Québécois passent au travers avec une façon déconcertante. Contrairement aux Américains, les gens d'ici acceptent les intempéries sans faire d'histoire et sans trop d'états d'âme. Aux États-Unis, les désastres météorologiques sont perçus par une bonne proportion de la population comme des châtiments envoyés par Dieu. Quand avez-vous déjà entendu un politicien québécois ou une personnalité en vue déclarer dans les médias que la dernière tempête était une pénitence du ciel? Au sud de la frontière, c'est chose courante. Même des présentateurs météo n'hésitent pas à saupoudrer Dieu dans leurs propos en ondes. Une station de télé de Virginie a remercié son présentateur vedette pour ces raisons en 2010. Dans une société fascinée par la religion et la météo, après chaque tornade ou ouragan destructeur, la question resurgit toujours dans l'actualité. La météo fait-elle partie du plan de Dieu? Nombreux sont les prédicateurs américains à rappeler que Dieu a le contrôle absolu de la météo en ce monde. La Bible contient plus de 4 853 mentions à ce sujet. Gare aux impénitents, car «tempêtes, grêles, inondations et feux du Ciel» déferleront sur vous. Sans compter de la pluie durant 40 jours... Dieu gouverne peut-être la météo dans la Bible, mais ce n'est pas le cas pour d'autres religions. Dans le Talmud, par exemple, le livre saint des juifs, il est dit que : «Tout est entre les mains de Dieu sauf le froid et le chaud». Autrement dit, pas la peine de causer température avec Dieu, c'est au-dessus de lui! L'islam aussi a son opinion sur le sujet. Pour les fidèles de Mahomet, c'est Allah qui décide du temps. «N'as-tu pas vu que Dieu pousse les nuages? Ensuite, Il les réunit et Il en fait un amas, et tu vois la pluie sortir de son sein.» (Coran, 24:43). Si les Américains et les personnes très croyantes sont si convaincus que Dieu se cache derrière chaque tempête et chaque arc-en-ciel, c'est pour des raisons culturelles et historiques. Les Grecs, les Égyptiens, les Mayas, toutes les grandes civilisations de l'histoire ont placé le soleil au centre de leur vie. Ils en ont même fait un dieu. Et le soleil, c'est la météo! Dans l'échelle des divinités, les dieux de la pluie et des vents étaient les plus populaires et les plus vénérés. Le dieu le plus puissant dans l'Antiquité? C'était celui qui contrôlait les éléments du temps. Zeus. Jupiter. Shiva. Pendant des âges, les humains ont tout essayé pour amadouer les dieux afin de faire tomber de la pluie sur leurs champs et de la foudre sur leurs ennemis. Des prières, des chants, des danses, des cérémonies. Tout a été fait. Même des sacrifices humains! Si les gens faisaient de telles choses, c'est parce qu'ils étaient persuadés que Dieu a les deux mains sur le contrôle de la météo. Même encore aujourd'hui, plusieurs communautés dans le monde ont leurs danseurs de la pluie. Au Népal, alors que la mousson tardait à venir en 2005, le journal Katmandu Post rapportait qu'une centaine de femmes avaient dansé nues, sous la Lune, dans un village reculé, en espérant plaire à Mahadev, le dieu hindou de la pluie. Au Québec, les gens sont moins superstitieux et savent qu'il est inutile de danser tout nu dehors à la pleine Lune pour qu'il pleuve. Vous n'avez qu'à attendre la fin de semaine... Si vous recherchez plutôt la protection contre toutes les maladies, ne manquez pas de recueillir un peu d'eau de Pâques, ce dimanche, dans le premier cours d'eau le plus proche. Mais attention : le truc ne vaut que pour un an. Et il faut que l'eau soit puisée avant le lever du soleil, dans le sens contraire du courant. Pourquoi dans un sens plutôt que l'autre? Impossible à savoir. Les mystères de l'eau de Pâques sont comme les voies de Dieu : difficiles à comprendre. Joyeuses Pâques! ![]() Comme le veut la tradition, une tempête de neige, de pluie et de verglas va frapper le Québec dans la semaine de Pâques. Des quantités importantes de neige, de pluie et de verglas sont attendues à partir de jeudi soir ainsi que vendredi alors qu'un intense système dépressionnaire traversera le Québec en coup de vent. Ce sera la sixième et dernière tempête de l'hiver à Montréal et sur le sud-ouest du Québec. Les Québécois sont faits fort. Il faut plus que du vent, de la neige ou du verglas pour les impressionner. Après tout, les Canadiens français ont inventé les mitaines, la tuque, les motoneiges, les souffleuses. Leur débrouillardise et leur ingéniosité pour passer l’hiver ont amené rapidement les premiers colons français à imiter les autochtones dans leurs modes d’occupation du territoire. Contrairement aux Vikings, venus s’établir sur la côte du Labrador cinq siècles plus tôt, les habitants de la Nouvelle-France n’ont pas hésité à utiliser les raquettes pour se déplacer. Ils ont adopté le capot d’étoffe et les mocassins, construit des maisons avec lucarnes et des toits en pente prononcée. Ils ont découvert alors un hiver unique au monde, qui a façonné leur caractère national. C’est l’isolement de l’hiver qui est à l’origine du sens de l’hospitalité reconnu des Canadiens français, de leur manie d’introspection et de commérage, disait Alcide Ouellet1[1]. Ce sont les rigueurs de l’hiver et ses tempêtes qui ont contribué à notre esprit d’interdépendance familial et paroissial. Et c’est à l’hiver que l’on doit le goût prononcé des Québécois pour les réjouissances de groupe, la passion de cuisiner et les partys! Le climat façonne le tempérament des peuples comme le vent façonne le relief. L’influence des conditions climatiques sur l’évolution des Québécois sur leur santé, leur culture et leur prospérité est indéniable. Si vous en doutez, sortez dehors ce vendredi, mais attachez bien vos tuques! [1] Alcide Ouellet, La Météo, Éditions de l’Homme (1971), p.9 ![]() Les humeurs des Québécois suivent le cycle des saisons. Alors que l’hiver est la saison de l’introspection, le printemps est la saison du renouveau. Les gens sont habités par le désir de nouveauté dans leur vie au printemps. Les autos et les maisons se vendent plus. C’est la saison des déménagements. C’est aussi au printemps que les gens démissionnent davantage, ce qui suggère une certaine insatisfaction au travail et le gout de recommencer ailleurs. Dès que la lumière allonge au printemps, la nature se met en mode «reproduction». C’est le début de la période des amours, autant chez les animaux que chez les humains. Le printemps allume les passions. C’est la saison des fiançailles et le temps de l’année où les relations sexuelles sont plus fréquentes, selon les sondages. Le printemps marque tellement les esprits qu’il remplace les années dans l’âge d’une personne. «Elle n’avait que 20 printemps», dit-on. Chez les femmes surtout, la venue du printemps peut entrainer des troubles psychologiques susceptibles de causer des problèmes de conduites alimentaires. Les épisodes de boulimie sont bien connus pour suivre un rythme saisonnier annuel.[1] Les femmes qui sont inquiètes à propos de leur physique peuvent se sentir menacées par l’arrivée du temps chaud qui requiert un peu moins de vêtements. Une distorsion de l’image que l’on se fait de son corps peut devenir alors un problème chez certaines. Avec les médias sociaux qui entretiennent une exaltation de l’égo, cette distorsion cause beaucoup de suicides, selon les experts. Bref, tout le monde est touché, chacun à sa manière, par les changements de saison. Certains s’en réjouissent. D’autres s’en rendent malades. La preuve : la fièvre du printemps est arrivée en ville. Et non, ce n’est pas l’effet euphorisant causé par le retour du temps doux. C’est un malaise aussi réel que la dépression d’hiver, capable de vous clouer au lit ou sur le divan pendant des heures. Les symptômes de la fièvre printanière Vous vous réveillez le matin comme si vous n’aviez pas dormi. Vous vous sentez fatigué et confus. Vous avez mal à la tête. Vos muscles sont endoloris. Curieusement, vous ne faites pas de température. Mais vous avez quand même la fièvre: la fièvre du printemps. Celle-ci est une réaction physiologique du corps qui touche la plupart des gens. Dans l’hémisphère Nord, ce trouble de santé englobe plusieurs symptômes et frappe chaque année de la fin mars à la mi-avril. Certains croient que la fièvre du printemps est dû au réveil de la nature. C’est faux. C’est le réchauffement des températures qui déclenche cette fameuse «maladie». Après tous ces longs mois d’hiver à tenter de garder sa chaleur, votre corps doit maintenant réapprendre à s’en débarrasser. Avec un mercure à la hausse, les vaisseaux sanguins se mettent à se dilater pour transporter plus de sang à la surface du corps afin d’y relâcher de la chaleur en trop. À mesure que les vaisseaux sanguins se dilatent, le corps doit produire plus de sang. Au bout de 48 heures, une plus grande quantité de sang commence à circuler dans le corps. Or, le plasma sanguin (la substance liquide du sang) augmente avant la fabrication des autres composantes du sang. Pendant un à deux jours, votre sang est plus dilué que d’habitude. Son acidité est plus grande. Ces processus exigent beaucoup d’énergie de l’organisme. Assez pour vous épuiser. La fièvre du printemps est le signe que vous êtes à plat. C’est aussi un bon exemple des effets nombreux et variés qu’exerce la température de tous les jours sur votre corps. Le réchauffement planétaire est en train de modifier le calendrier du printemps. En Amérique du Nord, le printemps arrive maintenant 10 jours plus tôt qu’il y a 50 ans.* Le dernier gel au sol au printemps et la floraison arrivent maintenant plus tôt que dans les dernières décennies. Ces changements dans les dates de l’arrivée du printemps ne se font pas sans bouleversements. Parmi les problèmes associés à un printemps précoce, il y a les inondations, les sècheresses et les feux de forêts. Mais aussi, n’en déplaise aux climato-sceptiques, à la fièvre du printemps qui risque désormais de se pointer plus tôt. 1. Schwartz, M.D., R. Ahas, and A. Aasa. 2006. Onset of spring starting earlier across the Northern Hemisphere. Global Change Biology 12:343–351. * Sloan, DM « Does warm weather climate affect eating disroder pathology? International journal od Eating Disorder, 2002, 32, pp 240-44. ![]() L’un des hivers les plus chauds qu’a connu le Québec laissera la place à un printemps hâtif selon les dernières prévisions saisonnières du Service météorologique cana-dien et du Climate Prediction Center aux États-Unis. Les deux orga-nismes ont publié à la fin février leurs aperçus à long terme pour les mois de mars, avril et mai. Et leurs conclusions convergent. Le temps très doux va se poursuivre. La probabilité dépasse les 70% que les températures vont se maintenir largement au-dessus des normales de saison pour les régions du sud du Québec ce printemps. À Montréal, le maximum habituel à ce temps-ci de l’année tourne autour de 2 degrés Celsius. Or, le mercure va frôler les 10 degrés C au cours des dix prochains jours. Ce réchauffement fera fondre rapidement la neige au sol. Une telle situation peut parfois créer des problèmes d’inondations comme on l’a vu en 2011. La vallée du Richelieu et le bassin du lac Champlain avaient alors connu de très importantes montées des eaux. Les quantités de neige record tombées pendant l’hiver 2010-2011 sur les Appalaches et les Adirondacks, combinées à des pluies fortes en mars et des vents soutenus du sud en avril, avaient inondé plus de 3000 foyers en Montérégie. Cette année toutefois, la situation est différente. La neige est arrivée très tard au Québec cet hiver. Alors que la neige recouvre habituellement le sol au début décembre, la chaleur a continué à être emmagasinée jusqu’à la première vague de froid et première tempête de l’hiver, survenues le 29 décembre. En plus d’un effet El Nino encore significatif dans l’Ouest, ces circonstances pourraient jouer en faveur d’un printemps plus chaud cette année. En termes météorologiques, cela voudrait dire que les mois d’avril et de mai pourraient être marqués par des journées anormalement chaudes. Habituellement, les premières canicules de l’été arrivent en juin ou juillet. Mais avec un printemps très doux et un sol qui n’a pas gelé beaucoup en profondeur durant l’hiver, les épisodes de chaleur accablante pourraient fort bien se pointer plus tôt et être plus intenses cette année. Comme en 2010. Cette année-là, l’hiver et le printemps avaient été également très chauds. À l’été qui a suivi, la ville de Montréal avait été touchée par une canicule exceptionnelle qui avait causé la mort de plus de 106 personnes.* D’autres méthodes plus traditionnelles existent aussi pour prédire le passage des saisons. Une hirondelle ne fait pas le printemps mais elle l’annonce, dit-on. Et pour les ours noirs? Les médias révélaient récemment que les ours de l’Écomuseum à Sainte-Anne-de-Bellevue sont sortis de leur hibernation dans les premiers jours de mars. Selon certains biologistes, les ours seraient de bons prédicteurs du printemps. Il semble que cette année soit un record. C’est la première fois que les ours noirs du parc sont sortis aussi tôt de leur sommeil d’hiver. La date la plus tardive était en 2003. Ils étaient sortis le 28 avril… Du côté du Zoo sauvage de Saint-Félicien au Lac Saint-Jean, ce n’est pas les ours qui prédisent le printemps, c’est les mouffettes! Depuis une quinzaine d’années, tous les 2 février, au Jour de la marmotte, on observe le comportement d’Ernest la moufette, une personnalité au Zoo. Cette année, la célèbre moufette est sortie de son trou et n’y est pas retournée, un signe que le printemps arrivera plus tôt en 2016 selon le dicton. Même si plusieurs restent sceptiques, beaucoup sont prêts à la croire sur parole. Après tout, Ernest la moufette a peut-être des tuyaux avec le député local, un certain Philippe Couillard, un homme qui fait la pluie et le beau temps au Québec. * Ref : « Canicule 2010 à Montréal », Rapport du directeur de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux. |