![]() Adieu El Nino, bonjour La Nina. Le plus fort des El Nino jamais observés en 100 ans est en train de s’estomper. Les eaux du Pacifique à l’équateur se refroidissent. C’est le retour de la Nina, la petite sœur du El Nino. Ces phénomènes climatiques qui reviennent tous les 4 à 5 ans ont beau être à des milliers de kilomètres du Québec, ce sont des acteurs clefs sur la scène météorologique. Leurs influences peuvent ruiner votre été et vos vacances. Parlez-en aux voyageurs qui ont visité le sud des États-Unis, le Mexique et l’Amérique Centrale cet hiver. Alors qu’El Nino a été à l’origine d’un hiver très doux au Québec, les régions plus au sud sur le continent ont connu du temps pluvieux et une mer agitée. Tout le monde n’est pas égal sous le soleil avec El Nino… Les agences gouvernementales canadiennes et américaines qui surveillent le climat ont récemment mis à jour leurs aperçus météo pour l’été 2016. Les simulations climatiques à Environnement Canada et à la NOAA* au sud de la frontière penchent vers un été chaud. Les températures seraient largement au-dessus des normales, et les précipitations dans les moyennes. Selon le Climate Prediction Center aux États-Unis, les régions qui connaitront les températures les plus chaudes se retrouvent en Nouvelle-Angleterre, au sud du Québec, et dans la région des Grands Lacs. À Environnement Canada, les prévisions saisonnières de l’été seront rendues public à la fin du mois d’avril. Mais selon des sources bien informées, les prévisions canadiennes anticipent également le même scénario. Bref, après un hiver exceptionnellement doux - l’un des 3 plus chauds de l’histoire selon Météomédia -, l’été risque fort de se démarquer avec davantage de journées chaudes que la normale. L’activité orageuse risque aussi d’augmenter en conséquence. On prévoit même que la saison des ouragans sera la plus active depuis 4 ans dans l’Atlantique. Où et quand frapperont ces orages, ces averses et ces tempêtes cet été? Impossible à savoir. On ne peut pas prévoir la météo des mois d’avance. Sauf pour les Farmer’s Almanac de ce monde qui utilisent des formules secrètes du colonel et l’âge du capitaine. Pour leur part, les experts utilisent des signes à grande échelle qui, en général, ne mentent pas. Comme la température des océans, la couverture de glace et de neige. Même les éruptions volcaniques sont considérées. Car oui, les volcans à l’autre bout du monde peuvent foutre votre été en l’air à Saint-Lin. En 1991, le Pinatubo se réveille dans les Philippines. Les poussières volcaniques ont fait le tour du monde en refroidissant le climat l’année suivante. L’été 1992 a été moche et très froid au Québec. Le mercure n’est pas monté une seule fois à 30 degrés C de l’été à Montréal. Méthodes scientifiques vs méthodes ancestrales Après avoir prévu des blizzards qui ne sont pas montrés et un printemps hâtif qui n’est jamais venu, les météorologues ont été accusés de s’être trompés. Ces derniers n’avaient pas anticipé un blocage polaire qui a trainé en longueur. Quelle crédibilité accorder maintenant à ces aperçus à long terme? Aucune, si vous voulez savoir quels vêtements porter cet été. Mais pour savoir quel type de garde-robe vous aurez besoin, l’information est précieuse. Les prévisions saisonnières ne sont pas faites pour prévoir la météo à long terme. Leur seule utilité est de vous dire si le mercure et les précipitations vont s’écarter de la normale au cours des prochains mois. Dans le cas présent, tous les indicateurs pointent vers des mois de juin, juillet et août, aux températures plus élevées que la moyenne des 30 dernières années. Les prévisions saisonnières sont peut-être plus ou moins fiables, mais leurs résultats sont souvent meilleurs que ceux dus au hasard ou à la pure chance. En comparaison, les prévisions des économistes et des politiciens affichent souvent de bien pires performances. D’autres méthodes, moins scientifiques et plus traditionnelles, existent pour connaitre le temps à venir. Certaines de ces techniques sont encore très populaires. Malheureusement, aucune chèvre n’était disponible à l’heure de tombée. * NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration, l’équivalent américain du Service Météorologique du Canada Aperçu américain de températures de juin, juillet et août 2016 émis le 21 avril Aperçu canadien de températures de juin, juillet et août 2016 émis le 31 mars
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![]() Avec le retour des chauds rayons du soleil, c'est aussi le retour de la phobie des coups de soleil et cancers de la peau. Malheureusement, même si des précautions sont toujours à prendre quand on s'expose au soleil, le fait de s'abstenir d'en prendre semble beaucoup plus risqué pour la santé que d'en prendre trop. Surtout au Québec! Le cancer est relié à de nombreux facteurs de risque : l'hérédité, le tabagisme, l'alcool, la pollution, la consommation de viande rouge, etc. Or, notre mode de vie moderne, qui nous fait passer presque tout notre temps à l'intérieur, nous fait oublier une chose essentielle : le meilleur remède naturel pour prévenir le cancer, c'est le soleil! Une simple marche de 15 minutes au soleil tous les jours pour une femme peut réduire de moitié le risque du cancer du sein. Des experts en prévention du cancer affirment même que les taux de cancer du sein sont en corrélation inverse avec l'exposition au soleil. Moins vous allez au soleil, et plus vous êtes à risque de développer un cancer. Aux États-Unis, le cancer du sein est beaucoup plus élevé dans les régions plus froides et plus nuageuses que dans les États ensoleillés du sud. Le risque peut même doubler pour certains types de cancers entre des régions comme la Nouvelle-Angleterre et le golfe du Mexique. On a même découvert que le risque de cancer du sein fatal dans les grandes villes américaines est inversement proportionnel à l'intensité de la lumière locale. Une étude qui a duré dix ans de la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins a conclu que l'exposition à la lumière solaire est positivement liée à la prévention du cancer du sein, du côlon et du rectum. La raison tient aux effets des rayons du soleil sur la peau. Les rayons ultraviolets du soleil interagissent avec une forme de cholestérol libérée par la peau exposée au soleil. Stimulés, le foie et les reins se mettent à fabriquer de la vitamine D3, une hormone connue pour améliorer le système immunitaire et empêcher la croissance des cellules cancéreuses. Un nombre croissant de preuves statistiques et expérimentales démontre qu'une plus grande exposition au soleil réduirait la mortalité des cancers du système digestif et reproductif. Plusieurs médecins aux États-Unis, comme le Dr Richard Hobday, auteur de The Healing Sun, affirment que notre peur du soleil fait plus de mal que de bien. Et les recherches lui donnent raison. Le nombre de personnes qui meurent d'un cancer du sein, du côlon, de la prostate et des ovaires est beaucoup plus grand que le nombre de décès dus au cancer de la peau. Après avoir scruté 50 ans de littérature médicale sur le sujet, un chiropraticien américain, le docteur Gordon Ainsleigh, a conclu que les bénéfices de l'exposition régulière au soleil l'emportent sur les risques de vieillissement accéléré de la peau, et même de cancer. Plus récemment, une vaste étude impliquant 30 000 femmes suivies pendant 20 ans par des chercheurs de l'Institut Karolinska, en Suède, a révélé que les taux de mortalité chez les femmes qui évitent les bains de soleil sont deux fois plus élevés que chez celles qui prennent du soleil tous les jours. Bref, le dogme conventionnel d'éviter le soleil à tout prix semble faire plus de mal que de bien. Pour développer un cancer de la peau sous sa forme la plus mortelle, le carcinome, il faudrait au Québécois moyen 2 heures de soleil par jour pendant 50 ans. Or, non seulement le ciel est couvert 60 % du temps au Québec, mais les Québécois vivent de plus en plus à l'intérieur. Selon ParticipACTION, les Québécois ne passent qu'une à deux heures par jour à l'extérieur en été. Au Québec, il n'y a pas que le froid et le temps moche qui incitent les gens à rester à l'intérieur. Les jeux vidéos, Internet et les médias sociaux ont beaucoup contribué à diminuer le temps passé à l'extérieur. Les activités de plein air sont en régression et n'intéressent plus les jeunes. Une indication qui ne ment pas : Scouts Canada estiment que le nombre de nouveaux scouts sera réduit à zéro en 2017. Les Scouts sont maintenant une espèce en voie de disparition. Parole de marmotte fouineuse. Références 1American Journal of Epidemiology (Advance Access, publié 9 juin 2011), Ultraviolet Sunlight Exposure During Adolescence and Adulthood and Breast Cancer Risk: A Population-based Case-Control Study Among Ontario Women. Le météorologue et auteur des "Les Baromètres Humains: comment la météo vous influence" Gilles Brien au kiosque de l'éditeur Québec-Livres au Salon international du livre de Québec, qui se tient du 13 au 17 avril 2016 au Centre des Congrès de Québec
![]() Pour les experts qui étudient les tueries de masse (mass murders) et les attaques terroristes, le mois d'avril a triste réputation. C'est un mois où les évènements du genre semblent augmenter si l'on se fie aux statistiques. Les Américains ont même une expression : avril ouvre la «killing season». C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'une milice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gouvernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tuerie de Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathon de Boston? En avril. Le carnage de Waco? Virginia Tech? En avril. Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour inciter autant à la violence? La question n'est pas anodine. C'est même d'une grande importance pour les autorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détection de «patterns» est actuellement la plus grande des préoccupations. La recherche dans le domaine semble indiquer que les attaques terroristes, tout comme les tueries de masse, ont des aspects saisonniers. Les terroristes ou les tireurs fous aiment bien faire un maximum de victimes. Ils vont donc frapper davantage à certains moments de l'année, du mois, ou du jour, sachant qu'il y aura plus de victimes, ou que leur geste aura plus de conséquences et de visibilité. Dans certaines régions du monde, le terrorisme se calme en hiver puis augmente au printemps, comme au Pakistan. Aux États-Unis, les tueries sur les lieux de travail ou ailleurs semblent suivre un rythme annuel dicté par le Soleil. Malheureusement, les statistiques sont difficiles à interpréter puisque la définition même d'un acte terroriste ou d'une tuerie de masse n'est pas évidente à faire. Des chercheurs en neuropsychologie de l'Université de Pennsylvanie se sont récemment attaqués à la question. En excluant les actes terroristes islamistes, ils ont analysé 273 cas de tueries de masse qui se sont produits dans le monde de 1996 à 2013. Première conclusion étonnante : malgré une certaine perception populaire, il y a une baisse marquée du nombre de tueries par année depuis 1996. Alors qu'il y en avait plus d'une vingtaine par an avant 2000, on en compte maintenant deux fois moins depuis le début des années 2010. Deuxième conclusion : le temps de l'année où le nombre de tueries est le plus grand est... mars-avril, soit 57 cas sur 273. Le nombre de tueries est plus grand au printemps avec 27,8 %. L'été suit avec 26,3 %, puis l'automne (23,8 %) et l'hiver (22,1 %). Beaucoup de raisons ont été avancées pour expliquer la hausse des tueries en avril. Des raisons sociales, culturelles, religieuses. Même l'anniversaire d'Hitler (un 20 avril) a été pointé du doigt comme un motif probable. Or, l'explication est simple. C'est l'action du Soleil. Ou si vous préférez, le passage des saisons. Une bonne raison de se réjouir du temps froid De nombreuses études ont confirmé ces dernières années que les meurtres et les crimes violents se produisent plus souvent certains mois que d'autres. En explorant les mécanismes qui poussent à la violence, on a découvert que les crimes violents sont plus fréquents durant les mois et les jours les plus chauds de l'année. Ces résultats sont observés partout dans le monde, même en tenant compte de la pauvreté et des facteurs démographiques. En Norvège par exemple, un pays nordique au climat semblable à celui du Québec, plus de 82 000 épisodes de violence signalés à la police entre 1991 et 1997 ont été examinés à la lumière des données météo. Chaque année, le cycle est le même. Dès que la longueur du jour s'allonge et que les températures chaudes se pointent aussi en avril, les cas de violence verbale et physique augmentent. Surtout chez les patients psychiatrisés. Cette hausse de violence se résorbe habituellement après le mois d'octobre. Les raisons physiologiques et psychologiques sont encore méconnues. On suspecte un débalancement hormonal lié à un déficit de sérotonine causé par l'ensoleillement qui augmente beaucoup en mars-avril. Les températures chaudes, qui se pointent en avril, affectent l'oxygénation et dégradent la qualité du système nerveux. En outre, le mois d'avril est un mois agité à la météo. Avril se distingue en termes météorologiques comme une période troublée, marqué par des soubresauts de la nature. Pas étonnant que ce temps de l'année a si mauvaise réputation chez les psys. Dans les pays aux hivers froids et neigeux, comme le Canada et les États-Unis, la «killing season» débute habituellement après l'équinoxe du printemps, soit vers le 21 mars. La violence augmente alors en flèche. Heureusement, il a fait plutôt froid au Québec ces derniers temps. Voilà au moins une bonne raison de se réjouir du temps frisquet de ce début d'avril 2016, qui n'a pas favorisé le jardinage et les activités extérieures. Mais au moins, les tueurs en série et autres fanatiques sont restés tranquilles. Références : Canadian Journal of Psychiatry 2003; 48: 624-627 Bowers, Thomas G., Harrison, Marissa A., Holmes, Eric. (2014, mai). Mass Murder: Assessing Psychogenic Influences and Season Effects. Association for Psychological ![]() Monica Seles, la star du tennis poignardée dans le dos par un admirateur de sa rivale Steffi Graf, lors d'un tournoi de tennis en Allemagne en 1993, a déclaré à un journaliste de Sports Illustrated qu’il n’y avait qu’une chose qu’elle craignait plus que la défaite sur un cours de tennis: la météo. Pas seulement parce que la pluie peut mettre fin abruptement au match. Mais parce que la douleur de sa blessure revenait la hanter chaque fois qu’il pleuvait. Le cas de Monica Seles n’est pas unique. Tout le monde connait quelqu’un qui prévoit la météo avec son arthrite. Quand ce n’est pas des os qui craquent à l’approche du mauvais temps, c’est une douleur qui s’accentue dans les articulations avant la pluie. Pour d’autres, ce sont les migraines qui surviennent avec les changements brusques de température et d’humidité. Les gens qui voient leurs problèmes de santé prendre de l’ampleur à cause des conditions météorologiques appartiennent à toutes les couches de la population. Les recherches sur le terrain indiquent que certains groupes d’âge sont plus sensibles à l’influence des conditions météo. Les personnes âgées, les malades, les gens au tempérament sensible, les adolescentes, les enfants… Beaucoup de monde, en fin de compte. Assez pour alimenter le folklore et les clichés. Mais surtout, les études scientifiques. Même si les résultats sont parfois inconsistants, des milliers de recherches démontrent que beaucoup de maladies, comme l’arthrite rhumatoïde, l’ostéoarthrite, la fibromyalgie, la goutte, ou encore, les douleurs causées par les membres fantômes chez les personnes amputées, empirent avec le mauvais temps. Pendant la guerre de Sécession, les chirurgiens qui amputaient sur le champ de bataille étaient nombreux à rapporter les témoignages de soldats se plaignant de douleurs fantômes quand la météo changeait radicalement. Un premier article médical sur le sujet a été publié en 1877 dans le prestigieux American Journal of Medical sciences. Dans son papier intitulé « The relation of pain to weather », un médecin de Philadelphie raconte son expérience auprès de vétérans de la guerre de Sécession qui réagissent comme un baromètre avant la pluie. Les tempêtes qui approchent, la pression barométrique qui tombe et la pluie étaient les conditions météo qui semblaient influencer le plus les douleurs des amputés de guerre. ![]() Une équipe de scientifiques du gouvernement sillonnera le pays cette année, pour étudier le phénomène des arcs-en-ciel. L'analyse des données recueillies par une campagne de mesures aériennes et terrestres permettra de mieux prévoir le site de contact entre le sol et l'arc-en-ciel et ainsi mieux localiser le pot d'or qui s'y trouve. L'étude a été commandée par les Ministres des Finances et de Océans et Pêches. C'est ce dernier ministère qui gère les poissons... d'avril. |