![]() Selon la NASA et l’Agence Spatiale canadienne, une mission humaine vers Mars devrait être envisageable dans les années 2030-2040. L’équipage devra alors affronter un voyage de 6 mois pour atteindre la planète rouge. Après un an sur Mars, le retour sur Terre prendrait un autre 6 mois. Comment les astronautes encaisseront un séjour aussi long dans l’espace? Comment la pression atmosphérique sur Mars, 120 fois moins grande que sur Terre, affectera l’équipage? Quelles seront leurs réactions aux conditions extrêmes de l’espace? Comment réagiront les humains quand ils s’installeront à demeure sur la Lune, ou sur Mars, dans des environnements totalement différents de celui de la Terre? Et surtout, de quoi auront l’air leurs enfants? Le corps humain continue inlassablement, nuit et nuit, de s’adapter à son milieu ambiant et à se transformer sous la pression de son environnement. Chez les astronautes envoyés dans l’espace, des modifications physiologiques sont très rapides. Les humains gagnent jusqu’à 7 cm en orbite car la colonne vertébrale s’étire en micro-gravité. Ironiquement, plus l’Homme s’éloigne de son milieu naturel, plus il devient sensible à son environnement météorologique proche. Qu’il parte pour le désert ou le Pôle Nord, au fond des mers ou sur la planète Mars, l’homme peut s’attendre à ce que les conditions météo ne soient pas les mêmes. Ce qu’il ignore, c’est comment le changement de conditions va le changer, lui. Voilà l’une des raisons pourquoi il est nécessaire pour le futur de continuer à étudier les liens entre l’environnement atmosphérique, la physiologie humaine et les comportements. On dit souvent que l’Homme est un enfant de la Terre. En réalité, c’est faux. L’être humain est une créature aérienne. Seulement ses deux pieds foulent la Terre. Moins de 1/50e de la surface du corps est en contact avec le sol. Tout le reste de la peau est exposé à l’air, aux vents, à la pluie, au froid et à la chaleur. Les millions de terminaisons nerveuses de la peau baignent dans l’air. Et la peau est l’organe le plus grand et le plus important. C’est notre antenne avec le cosmos.
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![]() L’automne débarque en ville, jeudi le 22 septembre à 9h 21 Heure normale de l'Est. Si vous ne l’aviez pas remarqué, occupé à partager vos photos de vacances d’été sur Facebook et dévorer la dernière série sur Netflix, la perte de lumière solaire dehors s’accélère beaucoup ces jours-ci. Jeudi, la durée du jour à Montréal sera à peu près la même que celle de la nuit: ce sera l’équinoxe d’automne. Ou si vous préférez, le début officiel de l’automne dans l’hémisphère Nord. Après l’été le plus chaud au Québec depuis 2005, l’automne s’annonce heureusement douillet cette année. Et même si ce n’est pas la saison préférée de plusieurs, l’automne a quand même de bons côtés. Dans la vie amoureuse, notamment. Ainsi, c’est à l’automne que les couples seraient les plus fidèles. Selon un sondage mené auprès de 10 000 Français par le chef de file des sites de rencontres en ligne, Gleeden, le taux d’infidélité des couples atteint son plus bas en automne, avec 12 %, alors que le maximum se retrouve en été avec 39 %. Selon les experts, la baisse fulgurante du taux d’infidélité en septembre, octobre et novembre s’expliquerait par le temps maussade et froid de l’automne. Ces conditions inciteraient à rechercher de la chaleur humaine sincère plutôt que des aventures sans lendemain. La Saint-Valentin devrait être l’automne! On dit souvent que le printemps allume les passions. Les gens sont habités par le désir de renouveau dans leur vie au printemps. Les autos et les maisons se vendent davantage. En été, par contre, les températures chaudes invitent à la détente, aux vacances et aux humeurs relâchées. C’est en été que les cas d’ivresse et les actes d’indécences sont les plus nombreux. Et que l’infidélité bat des records. Chaque saison a son influence sur l’humain, son cerveau surtout… Les variations saisonnières dans notre vie sentimentale sont fortement liées à l’action de la sérotonine dans le cerveau. De nos émotions amoureuses aux crises de colère, en passant par nos désirs sexuels, notre mémoire et l’appétit, tout l’éventail de nos sentiments est géré par ce neurotransmetteur qu’on appelle «l’hormone du bonheur». Plutôt bas en hiver, le taux de sérotonine fluctue avec les cycles de lumière solaire, ce qui crée des périodes de transition et de débalancement hormonal au fil des saisons. Or, il est bien connu que les déséquilibres dans les niveaux de sérotonine engendrent de l’anxiété, des crises de panique et des idées sombres. Voilà pourquoi les périodes de transition que sont le printemps et l’automne sont difficiles pour les gens affectées par les changements de lumière. Chez les femmes surtout, les changements de saison peuvent provoquer des troubles de santé psychologiques et des problèmes alimentaires. Les changements de saisons ne sont pas que de beaux moments bucoliques dans la Nature. Ce sont de réels facteurs naturels de risque de santé qui sont de plus en plus étudiés.Saviez-vous que c’est à l’automne que le corps humain prend le plus de poids dans l’année? Tout autour de nous, la Nature commence à stocker. Et nous, on fait pareil! [1] Sloan, DM « Does warm weather climate affect eating disroder pathology ? Int j Eating Disorder, 2002, 32, pp 240-44 ![]() Le passage d'un vigoureux front froid sur le Québec en fin de semaine a fait pénétrer de l'air froid sur la province. Poussées par des vents forts du Nord, cette masse d'air polaire est instable et donne lieu à la formation d'orages et de rafales. Vive le vent. Mais pourquoi le vent frais d'automne est si revigorant? Parce qu'il est chargé en oxygène! Il en va de même avec les vents comme avec les rencontres dans la vie: certaines vous effleurent et d’autres vous jettent par terre. Une brise de 10 km/h vous caresse la peau, mais une microrafale de 130 km/h peut vous arracher du sol. Pour le Bureau d’Assurance du Canada, le vent est l’une des causes majeures de réclamations au pays. Les vents violents, les microrafales et les tornades constituent désormais le risque principal aux maisons. Ce risque est même devenu supérieur à celui lié aux incendies. Les vents ont été vénérés pendant des millénaires comme le souffle des Dieux. Certains peuples croyaient que les vents étaient produits par des ailes d’oiseau. Le souffle des hommes était considéré comme la seule chose qui différenciait les vivants des morts. Un chef courageux allait souffler sur un enfant nouveau-né pour lui conférer le don de la bravoure. Hippocrate, de son côté, n’y allait pas avec le dos de la cuillère quand il évoquait l’importance des vents dans la propagation des maladies : «en définitive, les vents sont, dans toutes les maladies, des agents principaux; tout le reste est cause concomitante et accessoire.» Il résume sa pensée en termes moins prosaïques et plus directs quand il déclare que: «la source des maladies ne doit pas être ailleurs que dans les vents ou les pets.»[1] ! Bien entendu, les vents ne causent pas de maladies. C’est l’air emporté par les vents qui peut être bon ou nocif pour la santé. Les vents peuvent propager des épidémies, mais ils peuvent être aussi bénéfiques à la santé et à la prospérité d’un peuple. Les vents ont joué un rôle crucial dans bien des civilisations et lors de nombreux conflits militaires. Au Japon notamment. Les Japonais ont toujours eu une fascination pour les vents. C’est un savant Japonais qui a découvert le courant-jet dans les années 30. Cette trouvaille a ensuite été utilisée comme arme de guerre contre le Canada et les États-Unis! [1] Traité Des Vents, Hippocrate ![]() Les ballons de la mort poussés par le courant-jet Des milliers de ballons chargés de bombes et dotées de minuteurs, appelés «Fu-go», ont été lancés contre la côte ouest canadienne et américaine, de la fin 1944 au début 1945. Dans son livre Canada Under Attack[1], la journaliste Jennifer Crump raconte que 57 de ces ballons de la mort ont été récupérés dans les provinces de l’Ouest pendant les six mois de l’attaque. Des centaines n’ont jamais été retrouvés et croupissent quelque part en forêt. Aucun ballon n'a jamais été trouvé au Québec, mais sait-on jamais... [1] Dundurn (2010) ![]() Il est amusant de constater comment les gens ramènent toujours tout à eux-mêmes quand ils parlent de météo. Dans son œuvre «Les météorologiques», Aristote vante le climat de la Grèce, de l’Italie et de la France, comme les seuls climats capables de produire de bons citoyens : «De ces pays est venue toute l’excellence qui fut jamais au monde des lettres, des armes et en tous arts libéraux et mécaniques.», écrit-il 400 ans av J.-C. Bien des années plus tard, dans la France du XVIIIe siècle, le penseur politique et écrivain Charles Louis Montesquieu (1689-1755) va plus loin. Dans son œuvre maitresse «De l’esprit des lois», il affirme que certains climats sont supérieurs à d’autres. Et que le climat idéal existe. Et deviner quoi? C’est celui de la France! Pour Montesquieu, il ne faisait pas de doutes que les conditions météo qui dominent dans une contrée fondent le caractère national d’un peuple. Les climats chauds du sud engendrent des populations plus sensibles aux émotions, selon lui, alors que les peuples du nord sont plus proches de la raison. Avec Montesquieu, la théorie des climats, une sorte de doctrine vaguement raciste, fait des adeptes. Cette théorie prétend que toutes les différences entre les peuples, entre les hommes du sud, du nord, ou ceux des montagnes ou des plaines peuvent s’expliquer par les différences climatiques. Cette idée avait tout pour plaire. D’abord, c’était une évidence pour beaucoup de gens. Satisfaisante pour la logique et le bon sens, l’idée confortait les expériences personnelles et fournissait une réponse simple à une question complexe. De grandes figures religieuses du Moyen Âge appuyaient la théorie des climats, Roger Bacon et Saint Thomas d’Aquin entre autres. Ce dernier a écrit au sujet des hommes du nord qu’«ils avaient beaucoup d’animositas (animosité); c’est pourquoi ils sont toujours prêts à la guerre, mais leur intelligence est lente et modeste. Les hommes du Sud, au contraire, ont une vive intelligence et un esprit doté de subtilitas (finesse); cependant, leur corps est pauvre en sang, ce qui a pour conséquence leur peur de combattre.»[1] La théorie des climats s’alimentait beaucoup aux préjugés et à la littérature de voyages. Malgré les opposants et les critiques, ce courant de pensée populaire était considéré comme une évidence dans certains milieux savants. La thèse de Montesquieu se coula elle-même après la Renaissance. En empruntant à l’astrologie et en laissant croire à des sornettes, la théorie des climats était devenue une blague. Sur le suicide, par exemple, Montesquieu et ses disciples qui l’ont suivi prétendaient qu’il pleut toujours quand les gens se suicident. Ce qui est faux. Alors, quel est le pays au meilleur climat dans le monde? Là où il fait le plus beau? La réponse est facile. C'est la Grèce. À cause de la "Crête" au sud...* * blague de météorologue aussi ancienne que la Grèce antique! [1] Somme théologique (1266), Saint-François d’Aquin |