New York. 1886. Dans une école bondée d’enfants d’immigrants venus d’Angleterre, le directeur souffre de la goutte, une forme d’arthrite assez douloureuse. Cet homme très respecté se disait capable de prédire les changements à la météo en se fiant aux démangeaisons dans sa jambe. Quand son pied le faisait souffrir, notre homme remarquait inlassablement une hausse de cas d’indisciplines. Après des années d’observation, il a fini par concevoir un système d’avertissement basé sur ses douleurs. Chaque fois que son pied lui faisait mal, il envoyait une note aux professeurs en leur demandant de doubler le volume de travaux scolaires et d’augmenter le temps passé en gymnastique. Ses prédictions étaient si précises qu’il était consulté par les autres écoles de la ville. Ces légendes urbaines sont vraies. Demandez à n’importe quel enseignant si la météo influence ses élèves en classe et vous verrez que ces histoires sont loin d’être des mythes de profs fatigués. Sans raison apparente, certains jours, les problèmes de discipline sont généralisés. Ces jours-là sont la hantise des enseignants. La météo devient alors le grand coupable. La preuve scientifique absolue n’existe pas encore, mais c’est un fait reconnu dans les milieux pédagogiques que derrière les fluctuations dans l’agitation et le niveau de compréhension des élèves se cachent l’influence des conditions atmosphériques. Certains jours ne peuvent tout simplement pas être expliqués par les autres facteurs habituels. Dans l’une des études modernes les plus intéressantes sur les effets de la météo sur les enfants, menée dans les écoles d’Australie en 1993, les chercheurs ont été étonnés de trouver une très grande proportion d’enfants météo-sensibles (deux enfants sur trois). Les filles seraient jusqu’à deux fois plus sensibles que les garçons. Ces résultats correspondent aux conclusions d’une recherche semblable, réalisée en Alberta quelques années plut tôt. Le symptôme le plus répandu chez les enfants avant la tempête : une fatigue généralisée, débilitante. Le corps est sans énergie et le mental semble ailleurs qu’en classe. La première étude dans le monde sur l’influence de la météo sur l’absentéisme à l’école a été réalisée au Canada, en 1966. À l’époque, ce n’était pas les journées chaudes qui créaient des problèmes d’absentéisme à l’école, c’était la grande sécheresse des classes et des maisons en hiver. Ces résultats ont été observés autant dans l’Ouest canadien que dans les Maritimes. Les maladies respiratoires, les infections, les grippes et les allergies raffolent de l’air sec pour se développer et se répandre. Les bactéries et les virus ne vivent pas longtemps dans l’air quand l’humidité relative est entre 40 et 60 %. Aussitôt qu’on s’écarte de ces valeurs, à moins de 30 % ou à plus de 70 % d’humidité relative, les virus et les germes prolifèrent.
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Des météorologues ont calculé qu'un Québécois moyen passe à travers plus de 350 tempêtes de neige dans son existence. À 15 cm par tempête, le tout représente plus de 52 mètres de neige, de grésil et de glace à pelleter dans sa vie. De quoi remplir une ou deux piscines olympiques. Mon pays c'est l'hiver, dites-vous? Vous n'avez pas idée. En attendant que le réchauffement climatique réduise les quantités de neige, les Québécois n'ont pas fini de payer et de pelleter. Heureusement, une solution est en vue. Depuis les années 1950, des techniques ont été mises au point pour dissiper les nuages. Certaines de ces méthodes ont même fait leurs preuves au Canada. À Calgary, capitale de la grêle dans le monde, des compagnies privées font des affaires d'or dans le domaine de la manipulation du temps. Certaines firmes prétendent même pouvoir stopper les orages et les tornades. Vous croyez qu'ils exagèrent? Les Russes ont été encore plus loin. Ils ont interdit les tempêtes de neige à Moscou! C'est le maire lui-même, Iouri Loujkov, qui l'a annoncé au monde en 2011. Depuis longtemps, les autorités de Moscou ont pris l'habitude de procéder à l'ensemencement des nuages de la capitale avec des produits chimiques pour éloigner les précipitations des parades. La déclaration du maire à l'époque était peut-être exagérée, mais c'était la première fois qu'une ville affirmait sa volonté de faire la guerre à l'hiver avec des moyens technologiques. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour sauver 300 millions de roubles (10 millions de dollars canadiens) par année en déneigement? À qui appartient le beau temps ? Toutes ces expériences avec les nuages, depuis des années, ont réussi à prouver qu'il est possible d'accélérer le processus de précipitation dans un nuage de type cumulus. D'autres aspects, éthiques et légaux, ont aussi été soulevés. Des questions banales, mais lourdes de conséquences restent encore sans réponse. Comme... à qui appartiennent les nuages? En attendant que les techniques de modification du temps nous donnent le pouvoir de s'attaquer aux tempêtes de neige, on peut toujours se rabattre sur une méthode inventée au Québec pour changer le temps qu'il fait. Jadis, les Québécoises qui souhaitaient du soleil pour leurs noces avaient l'habitude d'accrocher un chapelet sur la corde à linge et le tour était joué. Et ça marchait! On n'arrête pas le progrès. Comment affronter les froids polaires qui vont déferler sur le Québec au cours des prochains jours? Avec un bon thermomètre pour commencer! Mais attention, ce ne sont pas tous les thermomètres qui peuvent résister aux froids de l’hiver Québécois. Le mercure a la fâcheuse habitude de geler à certaines températures très basses. Quand cela arrive, votre thermomètre est bon pour la poubelle. Si vous avez un thermomètre électronique avec un capteur relié à l’extérieur, bingo, vous êtes en affaire jusqu’à -40 C. Et si par malchance, l’hiver est encore plus rude, vous aurez besoin d’un thermomètre à éthanol, capable de supporter des températures jusqu’à -114 °C. C’est un médecin qui a inventé le thermomètre à alcool. Ce médecin était le premier météoroloque du Canada, un médecin français débarqué à Québec en 1741, Jean-François Gaultier. Pendant des dizaines d’années, avant que les gouvernements s’en chargent, les réseaux météorologiques au Canada et aux États-Unis étaient mis en place par des médecins. Ces derniers étaient les premiers témoins des effets du climat de la Nouvelle France sur la santé des colons. C’était le cas pour Jean-François Gaultier (1708-1765), un médecin de Québec. Membre de l’Académie royale des sciences de Paris, il a été le premier à installer une station météorologique au Canada. Dans ses relevés, entre 1742 et 1748, Jean-François Gaultier évoque à 13 reprises l’influence de la météo sur les maladies contractées par les «Canadiens»[1]. Fièvres, maladies pulmonaires, coqueluche, jaunisse : la plupart étaient dues aux conséquences du froid et de la chaleur. Le plus grand héritage de Gaultier est sa contribution à l’invention du thermomètre à l’alcool, mieux adapté au climat de la Nouvelle-France. Gaultier a eu l’idée de remplacer le mercure par de l’éthanol, qui reste liquide jusqu’à -114 °C. [1] J-F. Gaultier, médecin du roi météorologue, Commission franco-québécois sur les lieux de mémoire communs, Bulletin no. 25, mais 2008 Environnement Canada a rendu publiques le 30 novembre ses prévisions saisonnières pour l'hiver 2016-2017. Le superordinateur des chercheurs du Centre Météorologique Canadien prévoit des températures au-dessus des normales de saison pour les mois de décembre, janvier et février. Les indices de confiance sont même très élevés (70 %). Bref, l'hiver devrait être doux cette année au Québec. De son côté, Météomédia prévoit des températures sous les normales cet hiver, selon leur pronostic mis en ligne en octobre.
Malgré la disparition du courant océanique El Nino cet automne, la chaleur emmagasinée par les océans et les sols depuis 15 mois consécutifs devrait perdurer. Du moins, pour la première partie de l'hiver. En ce qui concerne la deuxième partie, qui commence vers la mi-janvier, l'hiver pourrait nous jouer des tours. Le retour d'un vortex polaire n'est pas à exclure. Pour ce qui est des précipitations, on s'attend aux quantités normales. Prévision d'Environnement Canada des températures pour les mois de décembre-janvier-février 2017 |