Dans le rapport sur le cafouillage de l’A13 déposé le 19 mai, une recommandation est faite aux autorités de créer une échelle de tempête de neige comme pour les ouragans. Même si l’idée peut sembler intéressante à première vue, on réalise vite qu’une telle échelle ne fonctionnerait pas. Pour une raison toute simple. Les échelles qui évaluent la force des ouragans sont basées sur les vents. Pas sur les précipitations. Ue tempête de neige qui frappe le Québec n’affecte pas toutes les villes de façon égale. Une chute de 15 cm à Saint-Tite ne cause pas d’ennuis. Mais à Montréal, c’est le bordel. Dans son rapport, l’enquêteur écorche Environnement Canada qui a sous-estimé les accumulations de neige. Il est surtout là, le problème. Les désinvestissements en météorologie par le gouvernement fédéral en 20 ans annonçaient une tempête parfaite. Fermeture de bureaux et de stations météorologiques. Coupures de programmes d’observations. Réduction des effectifs. Le Québec, avec 1,5 millions de kilomètres carrés ne compte qu'un seul centre de prévision. Le Texas, avec un territoire moitié moins grand, compte 11 bureaux météorologiques! Est-il normal qu’une grande ville comme Montréal soit dépendante d’un radar désuet de la deuxième guerre mondiale, réputé pour tomber toujours en panne?! Environnement Canada a perdu la gérance de son superordinateur en 2012 à la création de la nouvelle agence regroupant les services informatiques du fédéral. Cette agence gérant le superordinateur de la météo est la même organisation responsable du fiasco informatique du programme de paye des employés du gouvernement fédéral. Pas étonnant dans tout ce contexte que la performance des services météo d’Environnement Canada se détériore. Mais la vérité est qu’il y a aussi une raison culturelle expliquant le cafouillage de l’A-13. Comme le dit l’auteur du rapport de Transport Québec : « On a été élevés dans les tempêtes de neige, donc ça n’effraie pas trop les Québécois. » Il est là le nœud du problème. Plus personne n’écoute les alertes météo. Environnement Canada a certes un travail de réflexion à faire sur son système d’alertes, calqué à 100% sur les américains alors que le climat canadien est très différent. Les changements climatiques vont nous obliger à ouvrir l’œil et prêter l’oreille davantage aux extrêmes météo. Les inondations historiques que le Québec a connues ce printemps nous le rappellent.
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