Les humeurs des Québécois suivent le cycle des saisons. Alors que l’hiver est la saison de l’introspection, le printemps est la saison du renouveau. Les gens sont habités par le désir de nouveauté dans leur vie au printemps. Les autos et les maisons se vendent plus. C’est la saison des déménagements. C’est aussi au printemps que les gens démissionnent davantage, ce qui suggère une certaine insatisfaction au travail et le gout de recommencer ailleurs. Dès que la lumière allonge au printemps, la nature se met en mode «reproduction». C’est le début de la période des amours, autant chez les animaux que chez les humains. Le printemps allume les passions. C’est la saison des fiançailles et le temps de l’année où les relations sexuelles sont plus fréquentes, selon les sondages. Le printemps marque tellement les esprits qu’il remplace les années dans l’âge d’une personne. «Elle n’avait que 20 printemps», dit-on. Chez les femmes surtout, la venue du printemps peut entrainer des troubles psychologiques susceptibles de causer des problèmes de conduites alimentaires. Les épisodes de boulimie sont bien connus pour suivre un rythme saisonnier annuel.[1] Les femmes qui sont inquiètes à propos de leur physique peuvent se sentir menacées par l’arrivée du temps chaud qui requiert un peu moins de vêtements. Une distorsion de l’image que l’on se fait de son corps peut devenir alors un problème chez certaines. Avec les médias sociaux qui entretiennent une exaltation de l’égo, cette distorsion cause beaucoup de suicides, selon les experts. Bref, tout le monde est touché, chacun à sa manière, par les changements de saison. Certains s’en réjouissent. D’autres s’en rendent malades. La preuve : la fièvre du printemps est arrivée en ville. Et non, ce n’est pas l’effet euphorisant causé par le retour du temps doux. C’est un malaise aussi réel que la dépression d’hiver, capable de vous clouer au lit ou sur le divan pendant des heures. Les symptômes de la fièvre printanière Vous vous réveillez le matin comme si vous n’aviez pas dormi. Vous vous sentez fatigué et confus. Vous avez mal à la tête. Vos muscles sont endoloris. Curieusement, vous ne faites pas de température. Mais vous avez quand même la fièvre: la fièvre du printemps. Celle-ci est une réaction physiologique du corps qui touche la plupart des gens. Dans l’hémisphère Nord, ce trouble de santé englobe plusieurs symptômes et frappe chaque année de la fin mars à la mi-avril. Certains croient que la fièvre du printemps est dû au réveil de la nature. C’est faux. C’est le réchauffement des températures qui déclenche cette fameuse «maladie». Après tous ces longs mois d’hiver à tenter de garder sa chaleur, votre corps doit maintenant réapprendre à s’en débarrasser. Avec un mercure à la hausse, les vaisseaux sanguins se mettent à se dilater pour transporter plus de sang à la surface du corps afin d’y relâcher de la chaleur en trop. À mesure que les vaisseaux sanguins se dilatent, le corps doit produire plus de sang. Au bout de 48 heures, une plus grande quantité de sang commence à circuler dans le corps. Or, le plasma sanguin (la substance liquide du sang) augmente avant la fabrication des autres composantes du sang. Pendant un à deux jours, votre sang est plus dilué que d’habitude. Son acidité est plus grande. Ces processus exigent beaucoup d’énergie de l’organisme. Assez pour vous épuiser. La fièvre du printemps est le signe que vous êtes à plat. C’est aussi un bon exemple des effets nombreux et variés qu’exerce la température de tous les jours sur votre corps. Le réchauffement planétaire est en train de modifier le calendrier du printemps. En Amérique du Nord, le printemps arrive maintenant 10 jours plus tôt qu’il y a 50 ans.* Le dernier gel au sol au printemps et la floraison arrivent maintenant plus tôt que dans les dernières décennies. Ces changements dans les dates de l’arrivée du printemps ne se font pas sans bouleversements. Parmi les problèmes associés à un printemps précoce, il y a les inondations, les sècheresses et les feux de forêts. Mais aussi, n’en déplaise aux climato-sceptiques, à la fièvre du printemps qui risque désormais de se pointer plus tôt. 1. Schwartz, M.D., R. Ahas, and A. Aasa. 2006. Onset of spring starting earlier across the Northern Hemisphere. Global Change Biology 12:343–351. * Sloan, DM « Does warm weather climate affect eating disroder pathology? International journal od Eating Disorder, 2002, 32, pp 240-44.
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