La météo de tous les jours, c’est le climat au bout du compte. Et le climat est un grand bâtisseur de civilisations. Les alizés, par exemple, sont des vents puissants près de l’équateur qui ont permis à Christophe Colomb de traverser l’Atlantique et découvrir le Nouveau monde. C’est le vent, la pluie et la température qui ont déterminé comment les humains construisent leurs maisons, ce qu’ils mangent, comment ils se vêtissent en hiver comme en été. Le climat est comme le vent. Il forge le caractère des peuples comme le vent fait avec la forme des rivages. Le climat conditionne tellement la façon de vivre des gens qu’il influence même leur façon de bouger leur corps. Dans son documentaire «La Danse dans l’Histoire humaine»[1], l’ethno-musicologue Alan Lomax aborde les différences culturelles entre les peuples dans leurs façons de parler et de se mouvoir. Les habitants des pays chauds bougent leur corps avec le torse et le bassin réunis en deux unités distinctes, selon ses observations. Lorsque les gens des pays chauds se déplacent, le torse tourne dans une direction opposée à leur bassin. Les peuples des pays froids, eux, ont tendance à bouger leur corps d’un seul bloc. Ils sont moins souples quand ils marchent. Comme si le corps avait appris à dépenser le moins possible d’énergie en bougeant. La personnalité d’un peuple dépend beaucoup de facteurs qui n’ont rien à voir avec la température et la géographie du territoire. Mais pour comprendre le caractère national d’une nation, il faut regarder du côté de la météo du jour. Les Italiens sont différents des Anglais. Même chose pour les Mexicains ou les Texans par rapport aux Québécois. Il y a des traits, des caractéristiques entre les peuples qui ne peuvent pas être expliqués seulement par des raisons culturelles ou territoriales. Dans la fabrication d’un peuple, la météo est l’ingrédient secret. [1] Society of Ethnomusicology (1975)
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