![]() Les urgences débordent de cas de grippe rapportent les journaux. Alors que l'an dernier, les médecins se demandaient où étaient passés les virus, cette année on passe à la caisse. Voilà le prix à payer après un hiver excessivement doux en 2015-2016. Un tout puissant effet El Nino avait contribué à garder le mercure très au-dessus des normales. Maintenant que cet effet est chose du passé, c'est un retour pénible à un hiver plus froid et plus enneigé. Quel lien y a t'il entre un hiver rigoureux et le rhume et la grippe? Un lien saisonnier bien démontré, mais encore? Plus il fait froid et plus les virus sont virulents Des recherches portant sur les facteurs de développement du virus de l'influenza lors d'épidémies en Europe ont montré une synchronisation parfaite du virus d'un pays à l'autre avec les vagues de froid. En Allemagne, en Norvège et en Suisse, dans les mois de janvier à mars, deux semaines après un influx soudain d'air très froid, le nombre de cas explose. Le même phénomène est observé au Québec: lorsque le temps est doux, la grippe et le rhume restent peu actifs. Puis, le passage de fronts arctiques déclenche des épidémies. Comme ces dernières semaines où la température fluctue beaucoup. Mais qu'est-ce qui se passe avec les virus pour être affecté ainsi par la météo? En général, le public croit que les rhumes s'attrapent en hiver parce que les gens vivent «encabanés» durant cette saison. Ils s'échangent alors leurs virus. Cette explication qu'on appelle «la théorie de la horde» est plus ou moins vraie. Avant de voir pourquoi, il faut remonter en 1923. Le ministère américain de la Santé publique investigua la prévalence, les symptômes et la sévérité du rhume dans toute la population. Pour cette recherche d'une ampleur incroyable, des milliers de militaires, d'écoliers, d'employés du gouvernement, de professeurs d'écoles et d'universités furent enrôlés dans tous les coins du pays. Les conclusions de cette méga-analyse ont confirmé le mythe à savoir que la grippe et le rhume frappent surtout en hiver, rarement en été. La période des éternuements et de la congestion commence bel et bien en septembre et se termine en avril. C'était la première fois que, dans le cadre d'une démarche scientifique, il était démontré que les gens sont physiologiquement plus susceptibles d'être touchés par le rhume et la grippe en hiver que dans toute autre saison. Mais c'est finalement une équipe de médecins de l'École médicale de l'université de Californie, dans les années 1980, qui fournit la preuve que le rhume et la grippe ne sont pas déclenchés par une poignée de main, mais plutôt par une conjugaison de facteurs. Des expériences sur des humains et des animaux enfermés dans des caissons hermétiques ont montré que, même quand ils sont encouragés à répandre leurs germes, les maladies respiratoires se produisent beaucoup plus en hiver. Bref, attraper un rhume n'est pas un événement qui arrive par hasard. Ce n'est pas l'exposition qui compte, mais la susceptibilité. Pour une grande partie de la population, l'hiver est un agent naturel de stress. Nos propres réactions au stress conditionnent notre système immunitaire et peuvent précipiter des maladies. La circulation sanguine change en hiver. Les régions périphériques sont moins irriguées et moins bien protégées contre les infections. Les régions du corps exposées à l'air froid, comme le nez et la gorge, se retrouvent exposée au virus. Arrive un coup de froid, à un moment où l'on est vulnérable, stressé, fatigué, puis bingo! le virus se développe. Puis atchoum!
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