
Aux Jeux Olympiques, le succès et la victoire passent souvent par l’acclimatation des athlètes. La preuve a été faite à la face du monde aux Jeux de Mexico, en 1968, lorsque des athlètes européens et asiatiques, les uns après les autres, s’étaient écroulés au sol, épuisés par le manque d’oxygène, la faible pression et la sècheresse de l’air. Or, les athlètes qui s’étaient entrainés en altitude avant les Jeux avaient battu de nombreux records du monde.
Le choix de Mexico pour tenir les Jeux avait été fortement critiqué à l’époque. À 2421 mètres d’altitude, deux fois l’élévation de Denver, la sècheresse de l’air est telle que les saignements de nez sont courants chez les nouveaux arrivants. Un air réduit en oxygène de 25 % par rapport à une ville au niveau de la mer affecte énormément la ventilation, les tissus et la circulation sanguine. En s’entrainant en altitude des mois avant les Jeux, plusieurs pays avaient tourné cet inconvénient en avantage. Au saut en longueur, par exemple, le record de 8.9 m avait été amélioré de 55 cm grâce à l’acclimatation des athlètes à un air moins riche en oxygène.
La décision de tenir les Jeux Olympiques à Mexico était de nature politique. C’était les premiers Jeux à être organisés dans un pays en développement. Cette décision a eu comme heureuses répercussions de rehausser l’intérêt pour les recherches sur les effets de la pression barométrique et de l’altitude sur les humains. La compréhension des effets de l’atmosphère sur les athlètes devenait un enjeu sportif. Ces champs d’études étaient surtout réservés aux militaires. En quelques années, de nombreux pays se sont mis à construire leur propre centre d'entraînement en altitude. Les plus réputés aujourd’hui se trouvent surtout dans les Alpes.