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Quand les Nazis sont débarqués au Québec

11/11/2020

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Le 22 octobre 1943, en pleine guerre de l'Atlantique, le sous-marin allemand U-537 pénètre dans la baie Martin, au Labrador pour une mission secrète: installer une station météo automatique.* 

En pleine nuit, l'équipage du sous-marin charge dans des canots plus d'une demi-tonne de matériel qui sera transporté sur le rivage, puis amené ensuite à bout de bras sur un demi-kilomètre jusqu'à une petite colline. Le petite station météorologique allemande transmettra pendant 3 mois des informations météorologiques à Berlin. 
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En temps de guerre, les missions de bombardement, de reconnaissance aérienne et de parachutage dépendaient de prévisions météo précises sur la visibilité, la couverture nuageuse, le brouillard. Ces renseignements étaient si précieux qu'ils devaient être préservés des oreilles ennemies. L'armée a invoqué la sécurité nationale pour décréter une censure totale de la météo à la radio et dans les journaux canadiens, une information désormais couverte par le secret d'État. Il était interdit de mentionner en ondes ou dans un journal la présence de tempêtes, de blizzard. Vous croyez qu'on exagérait? La situation était pire aux États-Unis. 

Après l'attaque de Pearl Harbor, la paranoïa s'était emparée de la population. Les Américains de la côte ouest redoutaient une invasion japonaise. Du 15 janvier 1942 au 12 octobre 1943, il était interdit aux stations radio et à la presse américaine de parler de pluie, de neige, de brouillard et de température. En mars 1942, des centaines de personnes ont été tuées par des tornades au Tennessee parce que les stations radio n'avaient pas pu alerter la population sans violer le code de l'armée. 



*À l'époque, le Labrador faisait partie du Québec
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L'influence de la météo le jour des élections:  le Ciel avec Biden

11/2/2020

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Bien que le vote par anticipation contribue à diminuer son importance, la météo le jour du scrutin est reconnue pour influencer le résultat électoral. L'effet est parfois suffisant pour faire pencher la balance d’un bord plutôt que l’autre. Parlez-en à Al Gore, le candidat à la présidence des États-Unis qui a perdu la Maison blanche à cause de la pluie aux élections de 2000.

Lors du vote, tout s’est joué en Floride. Si Al Gore avait remporté cet État, la présidence lui était assurée. Or, il a plu beaucoup le jour de l’élection en Floride. Ces précipitations ont joué contre les démocrates en diminuant la participation électorale de la classe moyenne et des bas salariés, des électeurs dont le vote est acquis aux démocrates. George Bush a été élu. 

Pour beaucoup de travailleurs à faible revenu, qui ont parfois deux emplois, il est difficile de se libérer du boulot pour aller exercer son droit de vote. Les patrons ne sont pas tous accommodants. Il faut faire la file pour prendre l’autobus ou le métro, puis ensuite faire la file pour voter. Si en plus, il fait froid, il vente, il pleut à boire debout, s’absenter du travail pour aller voter devient pas mal moins tentant. Pour les personnes âgées ou  handicapées, c’est pire. 

En général, le mauvais temps favorise le vote d’électeurs de statut socio-économique plus élevé, les gens qui peuvent plus facilement se libérer du travail, ou qui sont plus mobiles car ils possèdent plus de 1 véhicule. Traditionellement, ces électeurs votent plus à droite.


La météo affecte aussi les électeurs au niveau émotif. Très peu d’études ont étudié cet aspect. Mais certaines recherches suggèrent que la météo affecte les humeurs, et du coup, les comportements.

Bref, les conditions dégagées à la grandeur des États-Unis le jour du scrutin présidentiel le 3 novembre, favoriserait donc l'optimisme, les pensées positives et la prise de décisions plus risquées, c'est à dire marquées par la volonté de changement. Voilà pourquoi ces deux effets conjugués de la météo sur les élections devraient contribuer à faire gagner les démocrates.

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Les meurtres plus nombreux durant la pleine Lune?

9/7/2020

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Selon la croyance populaire, l'emprise de la Lune sur les humains ne fait pas de doutes. Même les crimes violents, les suicides et les meurtres seraient plus fréquents durant les nuits de pleine lune. Qu'en en est-il à Montréal?​

La légende urbaine la plus ancienne du monde a énormément d'adeptes. Et non les moindres. Au Québec, si l'on se fie aux conclusions d'une étude de l'école de psychologie de l'Université Laval, 8 infirmières sur 10 sont convaincues que les phases de la Lune influencent leurs patients. Les deux-tiers des médecins partageraient cette opinion. La croyances aux supposés pouvoirs cachés de la Lune est universelle et bien implantée partout dans le monde.

Que penser d'un chef de police de la ville de Brighton, en Angleterre, qui a pris l'habitude de déployer plus d'agents, les soirs de pleine lune, afin de prévenir la violence à la fermeture des bars? Que penser de la ministre de la Justice de Nouvelle-Zélande, Annette King, qui a suggéré qu'une série d'agressions au couteau avait été causée par la pleine lune? Et comment prendre au sérieux le député britannique conservateur David Tredinnick, critique en matière de santé pour son parti, dont les interventions régulières au parlement en lien avec de la pleine lune font rire tout le monde sur la scène politique anglaise? 

Les liens entre la pleine Lune et les meurtres violents ont volé la manchette en 1972. Un médecin américain se base 2000 meurtres commis en Floride pour affirmer que les meurtres augmentent les jours de pleine lune. Pour le psychiatre Arnold Lieber de l'Université de Miami, l'explication se trouve dans les forces d'attraction de la Lune sur les marées. Le corps humain étant composé d'eau à 80 %, la circulation de tout ce liquide dans les organes est affectée par l'attraction gravitationnelle de la Lune. Le phénomène a été baptisé de «marée biologique». Or, dans les milieux scientifiques, ces marées n'ont jamais fait de vagues. L'attraction de la Lune peut déplacer des montagnes d'eau, mais à l'échelle humaine, la force d'attraction entre une personne et la Lune est ridiculement petite. Même pas le poids d'un moustique.

Pendant ses études de maitrise, au cours des années 80, le criminologue Québécois Georges-André Parent s'est amusé à vérifier l'effet de la pleine lune sur les meurtres au Québec. Il a passé au crible tous les meurtres commis à Montréal entre 1950 et 1980. Et qu'a t'il trouvé au final? Rien. Niet. Kapput. Aucune corrélation Ce qui n'empêche pas, selon lui, beaucoup de gens de continuer à croire le contraire.  Des juges, des procureurs, des policiers. Malgré les études, des personnes très crédibles, comme des médecins légistes, restent convaincues qu'il y a un lien entre la Lune et les meurtres. " On a l'impression que la Lune influence les choses, mais ce n'est pas le cas.»

Pourquoi la pleine lune nous fait de l'effet?
Selon les psychologues, ce n'est pas tant l'influence supposée de la Lune sur nos comportements qui est en cause, mais la croyance au phénomène. Quand la pleine lune survient, les infirmières, les policiers, les gardiens de prison, tous les intervenants de première ligne se conditionnent eux-mêmes à observer plus de changements dans leur entourage. En adoptant certaines attitudes qui, par ricochet, désorganisent les patients, ils finissent par provoquer des changements de comportements autour d'eux. Et ces changements, ils les mettront tout naturellement sur le dos de la lune, elle a le dos tellement large... Notre perception est un filtre. Dans nos rapports avec les gens, nous sélectionnons davantage les informations qui «nous parlent». La mémoire est sélective. Mais elle est surtout très créative...




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Chaleur accablante pour Roméo et Juliette: quand la canicule monte à la tête

6/17/2020

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La chaleur affecte nos habiletés mentales et notre jugement. Mais elle fait surtout augmenter notre agressivité.

William Shakespeare reconnaissait cette influence malsaine de la chaleur quand il a écrit Roméo et Juliette. C’est un excès de violence commis dans la chaleur du moment par Mercutio, l’ami de Roméo, qui précipita la mort des célèbres amoureux.

Dans la pièce, lorsque Mercutio fut pris du désir d’en découdre avec le clan des Capulets, la famille ennemie de Roméo, son compagnon Benvolio a essayé de le prévenir : « 
Je t'en prie, bon Mercutio, retirons-nous ; la journée est chaude; les Capulets sont dehors, et, si nous les rencontrons, nous ne pourrons pas éviter une querelle car dans ces jours de chaleur, le sang est furieusement excité ! ».  



L’avertissement tomba dans l’oreille d’un sourd. La querelle qui suivit scella le destin de Mercutio, puis ultimement, la fin tragique de Roméo et Juliette.

L'amour est peut-être aveugle, mais mieux vaut garder la tête froide pendant la canicule. On pourrait le regretter!
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Pourquoi attrape-t'on rarement un rhume (ou un virus) en été?

5/3/2020

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Le rhume est une infection des voies respiratoires qui fluctue beaucoup avec les écarts de température. En vérité, le rhume est l’affront suprême à la médecine moderne. Avec 200 variétés de virus, vous pouvez attraper 2 à 3 rhumes par année toute votre vie sans jamais avoir deux rhumes de la même souche virale. Voilà pourquoi un vaccin contre le rhume est impossible à créer, alors qu’on trouve plus facilement des remèdes à de graves maladies.

Le public croit généralement que les rhumes s’attrapent surtout en hiver parce que les gens vivent «encabanés» durant cette saison. Ils s’échangent alors leurs virus. Cette explication qu’on appelle la théorie de la horde est plus ou moins vraie.

Quand les scientifiques se sont penchés sur cette croyance, ils se sont dit que ce serait une bonne idée de chercher à confirmer d’abord si les statistiques disent la même chose : le rhume prédomine-t-il vraiment en hiver? Ainsi débuta en 1923 aux États-Unis la plus vaste étude historique sur le rhume que le monde n’avait jamais connu.

Le Ministère de la Santé Publique américain investigua la prévalence, les symptômes et la sévérité du rhume commun dans la population du pays. Pour cette recherche d’une ampleur incroyable, des milliers de militaires, d’écoliers, d’employés du gouvernement, de professeurs d’école et d’Universités furent enrôlés dans tous les coins du pays. Pendant trois ans, 7000 rapports mensuels sur le rhume étaient envoyés aux chercheurs.

Les conclusions de cette méga-analyse ont confirmé le mythe. La période des éternuements et de la congestion commence bel et bien en septembre et se termine en avril.


C’était la première fois que, dans le cadre d’une démarche scientifique, il était démontré que les gens sont physiologiquement plus susceptibles d’être touchés par le rhume en hiver. 

​C’est une équipe de médecins de l’École Médicale de l’Université de Californie, dans les années 80, qui a finalement donné la preuve que le rhume n’est pas déclenché par une poignée de main d’une personne malade, mais par une conjugaison de facteurs.

Dans leur expérience pour savoir comment un rhume peut se propager dans un groupe, une fois que le virus est introduit dans celui-ci, une personne enrhumée a été gardée recluse avec 4 volontaires dans un caisson-laboratoire à température et humidité contrôlée. Pendant une semaine, le groupe a mangé ensemble, joué aux cartes et dormi dans la même pièce.

L’objectif de l’expérience consistait à observer comment une victime du rhume interagit avec des gens qui ne l’ont pas. À la fin de l’expérience, pas un seul des sujets n’avait contracté le rhume. 

Conclusion : attraper un rhume n’est pas un événement qui arrive par hasard. Ce n’est pas l’exposition qui compte, mais la susceptibilité de votre organisme à une infection.

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Le mois d'avril lance la "killing season"

4/22/2020

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​Pour les experts qui étudient les tueries de masse (mass murders) et les attaques terroristes, le mois d'avril a triste réputation. C'est un mois où les évènements du genre semblent augmenter si l'on se fie aux statistiques. Les Américains ont même une expression : avril ouvre la «killing season». C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'une milice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gouvernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tuerie de Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathon de Boston? En avril. Le carnage de Waco? Virginia Tech? En avril. Et voilà que la plus meurtrière des tueries de masse au Canada vient de se produire en Nouvelle-Écosse, un 18 avril...

Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour inciter autant à la violence? La question n'est pas anodine. C'est même d'une grande importance pour les autorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détection de «patterns» est actuellement la plus grande des préoccupations. Y aurait-il un pattern saisonnier dans les actes de violence? 

La recherche dans le domaine semble indiquer que les attaques terroristes, tout comme les tueries de masse, démontrent des aspects saisonniers. Les terroristes ou les tireurs fous aiment bien faire un maximum de victimes. Ils vont donc frapper davantage à certains moments de l'année, du mois, ou du jour, sachant qu'il y aura plus de morts, ou que leur geste aura plus de visibilité. Dans certaines régions du monde, le terrorisme se calme en hiver puis augmente au printemps, comme au Pakistan. Aux États-Unis, les tueries sur les lieux de travail semblent suivre un rythme annuel dicté par le Soleil. 

Malheureusement, les statistiques sont difficiles à interpréter puisque la définition même d'un acte terroriste ou d'une tuerie de masse n'est pas simple. Des chercheurs en neuropsychologie de l'Université de Pennsylvanie se sont attaqués à la question. En excluant les actes terroristes islamistes, ils ont analysé 273 cas de tueries de masse qui se sont produits dans le monde de 1996 à 2013. Première conclusion: malgré une certaine perception populaire, le nombre de tueries par année est en baisse depuis 1996.  Alors qu'il y en avait plus d'une vingtaine par an avant 2000, on en compte deux fois moins. 

Deuxième conclusion : le temps de l'année où le nombre de tueries est le plus grand est... mars-avril, soit 57 cas sur 273. Le nombre de tueries est plus grand au printemps avec 27,8 %. L'été suit avec 26,3 %, puis l'automne (23,8 %) et l'hiver (22,1 %). 

Beaucoup de raisons ont été avancées pour expliquer la hausse des tueries en avril. Des raisons sociales, culturelles, religieuses. Même l'anniversaire d'Hitler (un 20 avril) a été pointé du doigt comme un motif probable pour déclencher ces excès meurtriers. 
Les raisons physiologiques et psychologiques sont encore méconnues. On suspecte un débalancement hormonal lié à un déficit de sérotonine causé par l'ensoleillement qui augmente beaucoup en mars-avril. Les températures chaudes, qui se pointent en avril, affectent l'oxygénation et dégradent la qualité du système nerveux. 


Dans les pays aux hivers froids et neigeux, comme le Canada et les États-Unis, la «killing season» débute habituellement après l'équinoxe du printemps, soit vers le 21 mars et se termine en septembre. 


Références :  Canadian Journal of Psychiatry 2003; 48: 624-627
Bowers, Thomas G., Harrison, Marissa A., Holmes, Eric. (2014, mai). 
Mass Murder: Assessing Psychogenic Influences and Season Effects. Association for Psychological

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Les bienfaits des petites marches

4/10/2020

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S’exposer au soleil : le meilleur remède naturel contre le cancer
Aux États-Unis, le cancer du sein est beaucoup plus élevé dans les régions plus froides et plus nuageuses que dans les États ensoleillés du sud. Le risque va jusqu’à doubler pour certains types de cancers entre des États comme la Nouvelle-Angleterre et le golfe du Mexique. 
 
Une simple marche de 15 minutes au soleil tous les jours pour une femme peut réduire de moitié le risque du cancer du sein. Des experts en prévention du cancer affirment même que les taux de cancer du sein sont en corrélation inverse avec l'exposition au soleil. Moins vous allez au soleil, et plus vous êtes à risque de développer un cancer.

Une étude qui a duré dix ans de la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins a conclu que l'exposition à la lumière solaire est positivement liée à la prévention du cancer du sein, du côlon et du rectum. La raison tient aux effets des rayons du soleil sur la peau. Les rayons UV du soleil interagissent avec une forme de cholestérol libérée par la peau exposée au soleil. Le processus contribue à fabriquer de la vitamine D3, réputée pour améliorer le système immunitaire et empêcher la croissance des cellules cancéreuses. 

Un nombre croissant de preuves statistiques et expérimentales démontre qu'une plus grande exposition au soleil réduirait la mortalité des cancers du système digestif et reproductif. Plusieurs médecins aux États-Unis, comme le Dr Richard Hobday, auteur de The Healing Sun, affirment que notre peur du soleil fait plus de mal que de bien. Et les recherches lui donnent raison.
 
Le nombre de personnes qui meurent d'un cancer du sein, du côlon, de la prostate et des ovaires est beaucoup plus grand que le nombre de décès dus au cancer de la peau. Après avoir scruté 50 ans de littérature médicale sur le sujet, un chiropraticien américain, le docteur Gordon Ainsleigh, a conclu que les bénéfices de l'exposition régulière au soleil l'emportent sur les risques de vieillissement accéléré de la peau, et même de risque de cancer. 

Plus récemment, une vaste étude impliquant 30 000 femmes suivies pendant 20 ans par des chercheurs de l'Institut Karolinska, en Suède, a révélé que les taux de mortalité chez les femmes qui évitent les bains de soleil sont deux fois plus élevés que chez celles qui prennent du soleil tous les jours. Bref, le dogme conventionnel d'éviter le soleil à tout prix semble faire plus de mal que de bien. 

Pour développer un cancer de la peau sous sa forme la plus mortelle, le carcinome, il faudrait au Québécois moyen 2 heures de soleil par jour pendant 50 ans... 


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Ce que les désastres naturels nous enseignent sur l’anxiété sociale

3/23/2020

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Les désastres naturels et d'origine humaine n’apportent pas seulement la désolation et l'inquiétude, mais aussi des émotions négatives, de la frustration et de la peur. 
 
Les répercussions des ouragans, des tsunamis et des tremblements de terre sont étudiées de près depuis l’ouragan Katrina, l’un des plus puissants de l’histoire des États-Unis. Ce qui a surpris avec cet cyclone de catégorie 5 qui a frappé la Nouvelle-Orléans en 2005, ce n’est pas tant les 2000 morts et les 125 milliards $ de dommages, mais le chaos social total qui a suivi, marqué par le pillage et la violence à grande échelle. Des policiers ont été filmés en train de se remplir les poches dans les commerces qu'ils étaient censés protéger. Les rumeurs les plus folles de viols, de tueries et de snipers ont terrorisé les survivants qui attendaient des secours de l'État, entassés par milliers dans un stade surpeuplé de Houston. La population locale vivait une anxiété sociale extrême.

Une leçon des sinistres naturels est que les séquelles psychologiques peuvent durer  longtemps après le passage de l'épisode traumatique. Les mauvais souvenirs sont longs à oublier.

 Certains ouragans sont parfois si dévastateurs que le nom de tempête est retiré de la liste de l’Organisation Mondiale de Météorologie pour au moins 20 ans avant de revenir en usage, tellement le nom est chargé d’émotion négative. Ça été le cas avec Katrina, Andrew et Irma. Il faudra maintenant s’attendre à la même chose pour les mots... coronarivus et covid-19.
 
Suicide
Les tempêtes et les désastres de la nature ont aussi une influence sur les tendances suicidaires. L’importance de cet effet fait l’objet de débats, mais en attendant, les recherches sont alarmantes. Aux États-Unis, suite à des désastres naturels survenus entre 1982 et 1989, on a constaté une augmentation de 14 % des suicides. Au Japon, en mars 2011, après un tsunami qui a fait 19 000 morts sur la côte nord-est japonaise, le suicide a augmenté de 20 % le mois suivant.  Même au Québec, on semble avoir observé une hausse du suicide après le grand Verglas

Le Bureau du Coroner a piloté une étude sur les impacts de la tempête de verglas, notamment sur l'évolution du taux de suicide dans le triangle noir, la région en Montérégie la plus touchée par les pannes durant la tempête. Les résultats, rendus publics en 2001 dans le cadre d'un colloque de l'Association des psychiatres du Canada, ont révélé une hausse du taux de suicide moyen de 16,3 par 100 000, dans la période pré-verglas, à 16,9 par 100 000 après l’épisode de verglas.
 
Les enfants du Verglas
Au Québec, la tempête de verglas de 1998 a laissé des traces dans beaucoup de familles. Des chercheurs de l'Institut universitaire en santé mentale de l’Hôpital Douglas de Montréal ont détecté certains retards de développement chez les enfants des femmes enceintes habitant les zones sinistrées. Les femmes qui habitaient la région du triangle noir, en Montérégie, auraient mis au monde des enfants avec un quotient intellectuel moins élevé. Selon les conclusions de chercheurs en stress prénatal de l'Université McGill, qui ont suivi 178 femmes enceintes exposées au stress causé par la crise, les enfants nés après la tempête présentaient un niveau d'anxiété, de dépression et d'agressivité plus élevé que la moyenne. 

Ref: 
 Suzanne King Laboratory, Project Ice Storm, Institut universitaire en santé mentale Douglas 
- Suicide after natural disasters», New England Journal of Medecine fév 1998 5;338(6):373-8. 


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Qu'est-ce qu'on attend pour interdire les tempêtes de neige?

2/17/2020

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 Les Russes ont mis fin aux tempêtes de neige à Moscou! C’est le maire lui-même, Iouri Loujkov, qui l’a annoncé au monde en 2011.*

  Depuis longtemps, les autorités de Moscou ont pris l’habitude de procéder à l’ensemencement des nuages de la capitale avec de la glace sèche pour éloigner la pluie des parades. La déclaration du maire était peut-être exagérée, mais c’était la première fois qu’une ville affirmait sa volonté de faire la guerre à l’hiver avec des moyens technologiques. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour sauver 300 millions de roubles par année en déneigement?  Environ 10 millions can $. Une goutte d'eau comparé au budget de neige pour Montréal (166 millions $).

 Avant que la mairesse de Montréal ait l’idée, elle aussi, d’en finir avec les tempêtes d’hiver, elle ferait mieux de prendre connaissance de la littérature scientifique sur le sujet. Car jouer avec la météo, c’est jouer à l’apprenti sorcier.
 
 Oui, il est possible  en théorie de créer une tempête de neige. Mais  vous devez disposez d’un avion, de quelques heures à perdre et de 20 dollars de glace sèche. Une seule granule de glace sèche peut produire 10 millions de milliards de cristaux. Ou 100 000 tonnes de neige. Mais encore faut-il des conditions idéales. D'abord de l’air humide. Ensuite, la bonne gamme de température dans le nuage. Des vents faibles. Etc. Des conditions si nombreuses que les rares fois où l’ensemencement de nuages semble avoir fonctionné, il allait pleuvoir ou neiger de toute façon... 
 
​ Mais les promesses des compagnies de modifications du temps sont trop belles pour ne pas être entendues par les agriculteurs en mal de pluie ou les maires en mal d’argent. Sans compter les militaires qui voient dans ces techniques une arme de guerre. En effet, pendant la guerre du Vietnam, les Américains ont ensemencé les nuages du Cambodge et du Vietnam pendant 5 ans dans le but d’inonder les récoltes et de noyer les routes. Au final, l'armée aurait réussi à faire augmenter la pluie de 30 %, disent certains rapports.

À qui appartient le beau temps?
Toutes ces expériences avec les nuages ont réussi à prouver qu'il est possible d’accélérer le processus de précipitation dans un cumulus. D’autres aspects, éthiques et légaux, ont aussi été soulevés. Des questions banales, mais lourdes de conséquences restent sans réponse. Comme… à qui appartiennent les nuages?
  
 Aux États-Unis, après des tentatives d’ensemencement qui ont mal tourné, des poursuites ont déjà été déposées contre des fermiers et cultivateurs accusés d’avoir noyé les plantations de leur voisin. À New York, au début des années 50, la baisse des réservoirs d’eau due à une sécheresse avait poussé le cardinal de la ville à organiser des prières publiques pour de la pluie. Mais quand le maire a annoncé son intention d’ensemencer les nuages avec les avions de la police, ç’a été la goutte de trop pour des localités environnantes qui se sont opposés violement à l’idée.
  
En attendant que les techniques de modification du temps nous donnent le pouvoir de s’attaquer aux tempêtes de neige, on peut toujours se rabattre sur une méthode inventée au Québec pour changer la météo. Jadis, les Québécoises qui souhaitaient du soleil pour leurs noces avaient l’habitude d’accrocher un chapelet sur la corde à linge et le tour était joué.

On n’arrête pas le progrès.
 
 * Ref:
http://www.lapresse.ca/actualites/national/201412/10/01-4827154-deneiger-coute-plus-dun-milliard-par-an-au-quebec.php
La Presse «Moscou abolit les tempêtes de neige», 21 octobre 2009r ici pour modifier.

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Le jour où l'armée a interdit de parler de la météo au Canada

11/8/2019

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 Durant la guerre, l’information météorologique possède une importance stratégique. Les missions de bombardement, de reconnaissance et de parachutage dépendent de prévisions précises sur la visibilité, la couverture nuageuse ou la présence de brouillard. Pour le haut commandement canadien, ces renseignements précieux devaient être préservés des oreilles ennemies. Voilà pourquoi l’armée en est venue à décréter un embargo sur la météo à la radio et dans tous les journaux au Canada durant la guerre. La météo était devenue un secret d’État!

 Le 17 novembre 1941, les autorités avisent tous les journaux et les postes de radio au pays que les conditions et prévisions météo deviennent désormais couvertes par le secret militaire. Il est interdit de mentionner la présence de tempêtes, blizzard ou vagues de chaleur. Les journaux pouvaient imprimer un aperçu du temps, mais ils devaient utiliser les prévisions préapprouvées de l’armée. Le but était d’empêcher les sous-marins ennemis qui sillonnaient le Saint-Laurent de connaitre les conditions du ciel au Canada. 

Aux États-Unis, la main mise de l’armée sur l’information météo était pire. Après Pearl Harbor, la paranoïa s’était emparée du pays. Les Américains de la côte ouest craignaient une invasion japonaise imminente. Du 15 janvier 1942 au 12 octobre 1943, il était interdit aux stations de radio et à la presse de parler de pluie, de neige, de brouillard, de vent et de température, à moins d’avoir l’accord du Bureau de la Censure et du US Army Weather office.

​En mars 1942, des centaines de personnes ont été tuées par des tornades au Tennessee parce que les stations de radio n’avaient pas pu alerter la population sans violer le code de l’armée. 


"Les Baromètres Humains: comment la météo vous influence" Éditions Québec-Livres (2015).

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    Les Éditions Québec-Livres
    

    Auteur du blogue

    Gilles Brien
    Météorologue spécialisé en bio-météorologie, auteur et conférencier, ex-présidnet de l'association professionnelle des météorologistes du Québec. 
    Collaborateur à TVA/LCN et à COGECO.

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