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Comment la météo vous influence

Les vents maudits: quand souffle le Chinook, le Foehn, le Mistral...

8/12/2016

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Tout comme avec le chien et le cheval, le vent a été domestiqué. On a donné des noms aux vents comme on fait avec les animaux. Et comme avec les chiens fous ou les chevaux rebelles, il y a des vents indomptables. Tous les pays ont leurs vents célèbres, blâmés pour déprimer la population, voire, les inciter au crime et au suicide. En Espagne, le Solano est un vent réputé pour causer de l’épuisement et de la fatigue. C’est un vent tellement désagréable qu’il y a un dicton: «Ne demande pas de faveur à personne durant le Solano.»

Dans le sud de la France, c’est le Mistral que les gens détestent. Ce vent du nord, dévastateur pour les cultures, est reconnu pour donner le cafard. En Argentine, le Zonda rend les gens frénétiques et nerveux, racontent les plus vieux. À Malte, le Sirocco est un vent redouté pour causer des accidents et de la violence. Lorsque ce vent féroce d’Afrique souffle sur la Méditerranée, les impacts sur la population sont tellement prononcés que son effet est admis comme circonstance atténuante dans certaines cours locales de justice. [1]

Mais le roi des vents maudits en Europe est sans conteste le Foehn, un vent sec et chaud qui descend les montagnes de l’Autriche, l’Allemagne et la Suisse. Quand le Foehn arrive, on dit dans ces régions que les gens en deviennent malades. La violence domestique et les suicides augmentent aussi, parait-il. Dans certains pays d’Europe centrale, des médecins vont même jusqu’à repousser des opérations si le Foehn est prévu. En Californie, un vent semblable souffle à partir des montagnes du Sud de l’État vers Los Angeles. Les Indiens l’appellent le Santa Ana, un vent qui inciterait aux suicides. Le Santa Ana fait tellement partie de la culture californienne que des romanciers célèbres comme Raymond Chandler l’ont mis en scène dans leurs oeuvres.

Dans son roman Red Wind[2], Chandler débute son meilleur polar avec les mots suivants: «Il y avait un vent du désert qui soufflait cette nuit-là. C'était ces vents chauds et secs, le Santa Ana, descendu des cols des montagnes pour faire dresser vos cheveux, vous mettre les nerfs à bout et vous démanger la peau. Lors de nuits comme ça, toutes les beuveries se terminent en bagarres. Les épouses aigries affutent leur couteau en étudiant le cou de leurs maris. Tout peut arriver.» Ce vent mal-aimé du sud-ouest américain a son équivalent au Moyen-Orient: le Sharav. Ce vent du désert, connu aussi sous le nom de Hamsim. apporte la destruction et le mal, selon l'Ancien Testament.

​En réalité, le Sharav est, avec le Foehn en Suisse, l’un des vents les plus étudiés dans le monde pour leurs effets sur la santé et le moral. Le Canada aussi a son vent maudit : le Chinook. Surnommé mangeur de neige par les Indiens d’Alberta, ce vent chaud et sec qui descend le versant est des Rocheuses peut faire fondre les bancs de neige en un rien de temps. Le Québec n’est pas en reste avec le Nordet, un vent du nord-est dans la vallée du Saint-Laurent. Ce vent est habituellement généré par l’effet d’entonnoir de la vallée à l’avant d’une dépression météorologique qui s’avance sur le Québec à partir de l’ouest. Le Nordet est généralement le prélude à une tempête.



[1] «How the Weather Affects your Health», M. Kaiser

[2] (1938)

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