On savait que l’hiver est dur pour les oreilles et le nez. Mais ce que l'on savait moins, c'est que la saison froide est terrible pour le cœur. Non seulement les infarctus sont plus mortels en hiver, mais ils sont plus susceptibles de causer des dommages au cerveau. Le taux de mortalité de ce type de maladies, au Québec, comme aux États-Unis et en Europe, grimpe chaque hiver pour atteindre un maximum en janvier et février. Les crises cardiaques, angines et infarctus sont jusqu'à 40 % plus susceptibles de se produire en hiver que dans toute autre saison.
Une récente étude Québécoise révèle que le risque de mourir d’une crise cardiaque augmente en hiver avec la neige. «On a trouvé qu’il y a un lien entre la quantité de neige tombée et le risque d’hospitalisation et de décès pour crises cardiaques, surtout chez les hommes», résume Nathalie Auger, chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) et coauteure de l’étude. Même les jours plus froids que la moyenne entrainent une hausse de victimes de problèmes cardiaques. En Russie, des cardiologues ont découvert que les hémorragies cérébrales et les ischémies sont 32 % plus fréquentes les jours plus froids que la moyenne. Partout dans le monde, les hivers sont plus difficiles pour le cœur et les artères. Dans le Néguev, une région désertique au sud d’Israël, les températures excèdent souvent les 30 degrés Celsius en été, alors qu’en hiver, le mercure descend autour de 10 °C. Malgré ces températures clémentes, le taux de mortalité des maladies cardiovasculaires grimpe de 50 % en hiver. En France, une baisse de 10 °C augmente le risque de crise cardiaque de 13 % chez les hommes. Aux États-Unis, les infarctus sont deux fois plus nombreux en janvier qu’en juillet. Même à Hawaii, les crises cardiaques augmentent en hiver. Au Québec, où les hivers sont beaucoup plus rigoureux, le nombre de victimes est probablement plus grand. Malheureusement, il n’y a pas d’études ou de recherches pour estimer le problème dans ses justes proportions. La météo n’est pas considérée comme un facteur de risque pour la Santé publique. Les changements climatiques ne sont pas pris en considération comme ils devraient l'être par les autorités dans la panification des orientations stratégiques et des budgets de recherche. Et il y a le facteur émotif. Mon pays, c'est l'hiver. Ça ne fait pas bonne presse de dire que l'hiver est un tueur en série. On aime mieux vanter les charmes de la saison froide que ses risques d'infarctus.
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