Les vents ont été vénérés pendant des millénaires comme le souffle des Dieux. Le souffle des hommes était considéré comme la seule chose qui différenciait les vivants des morts. Un chef courageux allait souffler sur un enfant nouveau-né pour lui conférer le don de la bravoure. On veillait les mourants pour essayer de capturer leur dernier respire.
Hippocrate, le père de la médecine, croyait beaucoup au pouvoir des vents dans propagation des maladies. «En définitive, les vents sont, dans toutes les maladies, des agents principaux; tout le reste est cause concomitante et accessoire.», écrit-il dans son traité Des Vents. Bien entendu, les vents ne causent pas de maladies. C’est l’air emporté par les vents qui peut être soit bon ou nocif. Les vents peuvent propager des épidémies, mais ils peuvent être aussi bénéfiques à la santé et à la prospérité d’un peuple. Des vents qui ont mauvaise réputation Tout comme avec le chien et le cheval, le vent a été domestiqué. On a harnaché le vent depuis des siècles pour moudre le grain ou faire tourner des turbines. On a même donné des noms aux vents comme on fait avec les animaux. Mais comme avec les chiens ou les chevaux, il existe certains vents mauvais. Tous les pays du monde ont leurs vents détestables, pointés du doigt pour accabler l’humeur des gens. En Espagne, le Solano est un vent réputé pour causer de l’épuisement et de la fatigue. Dans le sud de la France, c’est le Mistral que les gens n’aiment pas, un vent reconnu pour donner le cafard. En Argentine, le Zonda rend les gens frénétiques et nerveux, dit-on. Mais le roi des vents haïs en Europe est sans conteste le Foehn, un vent sec et chaud qui descend les montagnes des Alpes. Le Canada a également son vent maudit : le Chinook. Surnommé mangeur de neige par les autochtones d’Alberta, ce vent chaud et sec qui descend le versant est des Rocheuses peut faire fondre les bancs de neige en un rien de temps. Finalement, le Québec n’est pas en reste avec le Nordet, un vent du nord-est dans la vallée du Saint-Laurent. Généré par l’effet d’entonnoir de la vallée à l’avant d’une dépression qui s’avance sur le Québec, le Nordet est habituellement le prélude à une tempête. C’est pour ça qu’on le déteste!
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